Schulz 

En cliquant ici, vous entendrez le début de son Lied Der Mond ist aufgegangen, interprété par le Dresdner Kreuzchor dirigé par Roderich Kreile (CD DGG 459 612-2)

 

Johann Abraham Peter SCHULZ (1747 - 1800) fut compositeur, mais également organiste, chef d'orchestre, pédagogue et éditeur. Jusqu'en 1787, et tout en voyageant beaucoup, il mène sa carrière en Prusse, mais son Athalie d'après Racine attire l'attention du roi de Danemark et il s'installe à Copenhague, où il est maître de chapelle à la Cour, et dont il fait un important centre musical européen.

Il est l'auteur de 12 opéras (dont un Barbier de Séville en 1786) et de nombreuses oeuvres vocales et instrumentales.

Il compta Reichardt parmi ses meilleurs amis.

Nous n'avons pas de détails sur sa carrière maçonnique, qui s'est déroulée en bonne partie à Copenhague. Selon cette page du Freimaurer-Wiki, il était membre de la Loge berlinoise Royal York de l'Amitié

Sa qualité maçonnique peut de toute manière être considérée comme certaine, puisque dans sa Lyre maçonne pour les travaux et les banquets (Berlin 1786), Le Bauld-de-Nans précise que l'auteur d'une des chansons est le Frère Schulz :

Il a collaboré à plusieurs recueils de chants maçonniques en allemand. 

On trouve notamment 10 lieder de sa composition dans le recueil Vollständiges Liederbuch der Freymäurer. Dritter Theil mit ganz neuen Melodien von Bach, Naumann und Schulz paru à Copenhague et Leipzig en 1788 :

TITRE

INCIPIT

2

  Gebet 

  Der du mit Weisheit, Stärk und Pracht

13

-

Aus dämmernden, westlicher Ferne

14

  Lob der Treue 

Edle Treu, du hast den ersten Bund

16

-

Erhabner Eifer, göttlich Feuer

17

-

Hier tragen wir zu den Altären

18

-

  Das Alte alles ist vorbey

19

-

Herr, vor dessen Angesichte

35

-

  Der Säemann säet des Saamen

36

-

  Gehabt Euch wohl, Ihr Lieben!

37

-

  Die Freude flieh von unsren Mauren

Il est aussi l'auteur d'1 lied du recueil de Hurka et d'un lied pour le Nouvel An, figurant très souvent dans des chansonniers tants profanes que maçonniques..

Son lied (dont vous pouvez entendre le début) Der Mond ist aufgegangen, sur un poème de Matthias Claudius, est extrêmement populaire en Allemagne et se trouve dans de nombreux chansonniers (dont un seul chansonnier maçonnique, Gesangbuch für Freymäurer Königsberg 1787). 

Nous ignorons si, comme on pourrait le supposer d'après certains passages, il est d'inspiration maçonnique. En voici le texte avec une traduction (partielle) :

Der Mond ist aufgegangen,
die goldnen Sternlein prangen
am Himmel hell und klar.
Der Wald steht schwarz und schweiget
und aus den Wiesen steiget
der weiße Nebel wunderbar.

Wie ist die Welt so stille
und in der Dämm´rung Hülle
so traulich und so hold !
Als eine stille Kammer,
wo ihr des Tages Jammer
verschlafen und vergessen sollt.

Seht ihr den Mond dort stehen ?
Er ist nur halb zu sehen
und ist doch rund und schön.
So sind wohl manche Sachen,
die wir getrost belachen,
weil unsre Augen sie nicht sehn.

Wir stolzen Menschenkinder
sind eitel arme Sünder
und wissen gar nicht viel;
wir spinnen Luftgespinste
und suchen viele Künste
und kommen weiter von dem Ziel.

Gott, laß dein Heil uns schauen,
auf nichts Vergängliche trauen,
nicht Eitelkeit uns freun !
Laß uns einfältig werden,
und vor dir hier auf Erden
wie Kinder fromm und fröhlich sein !

Wollst endlich sonder Grämen
aus dieser Welt uns nehmen
durch einen sanften Tod.
Und wenn du uns genommen,
laß uns in Himmel kommen,
du unser Herr und unser Gott !

So legt euch denn, ihr Brüder,
in Gottes Namen nieder;
kalt ist der Abendhauch.
Verschon uns, Gott, mit Strafen
und laß uns ruhig schlafen
und unsern kranken Nachbarn auch.

La lune s'est levée, et là-haut
les petites étoiles d'or brillent,
claires, lumineuses dans le ciel ;
la forêt est noire et muette,
et dans les prés on voit monter
la brume blanche, merveilleuse.

Que le monde est silencieux
et, dans les voiles du crépuscule,
si familier et bienveillant!
Comme une chambre paisible
où l'on oublierait, en dormant,
les misères de la journée.

Voyez-vous la lune qui se tient la-haut 
Dont on n'apercoit que la moitié ? 
Et pourtant elle est ronde et belle 
C'est ainsi avec beaucoup de choses 
Dont nous pensons pouvoir nous moquer 
Car nos yeux ne peuvent pas les voir.

Hommes pleins de fierté, nous sommes 
de pauvres pécheurs vaniteux ;
nous ne savons pas grand-chose, 
brodons un tissu d'illusions
et cherchons bien des artifices
qui nous éloignent autant du but.

Dieu, fais que nous voyions ton salut, 
que nous nous méfiions de l'éphémère, 
que nous méprisions la vanité !
Fais de nous tous des êtres simples,
que nous vivions sur terre, devant toi,
innocents et gais comme des enfants !






Ainsi allez vous coucher, mes frères, 
dans l'amour et la paix de Dieu !
Froid est le souffle du soir. 
Épargne-nous, Dieu, les châtiments, 
et fais que nous dormions tranquilles 
ainsi que notre voisin malade !

ci-dessus, le début de la partition à 4 voix, et ci-dessous la partition pour une voix (correspondant ci-dessus à la partie soprano).

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