La Saint Jean

 Cliquez ici pour entendre le fichier de la partie vocale de la partition (premier couplet seulement), séquencé par Christophe D.

Un document (notice n° FRBNF35156913) émanant de la loge parisienne Henri IV en 1857 figure au catalogue de la BNF sous la cote FM IMPR-2649 (3). 

Il comprend un discours prononcé à l'occasion de la Fête solsticiale d'Eté (soit le 14 juillet 1857) par l'Orateur de la loge, le frère Antide Martin, intitulé La loi philosophique du travail, qui est suivi d'un cantique d'encouragement à la générosité, dont l'auteur est le Vénérable de la loge, le frère L. Schneitz, cantique qui est intitulé La Saint Jean et qui fut exécuté le même jour.

Les quatre mots constituant le titre et le triplet Aimons Donnons Prions qui est le sous-titre sont les thèmes de chacun des quatre couplets ; nous les y avons mis en grasses.

Le cantique sera repris au recueil d'Orcel.

Voir ici sur l'air : Les vingt sous de Périnette.

L'auteur, Léonard Schneitz

L'auteur, Schneitz, est selon le fichier Bossu (image ci-dessous) Léonard-Ambroise Schneitz, joaillier-sertisseur, né à Paris le 16.2.1811 :

Vénérable de la Loge Henri IV, il a également publié le cantique maçonnique Ma réception, impression d'un néophyte (1856), ainsi qu'un feuillet intitulé Cinq mots maçonniques.

Il s'agit sans doute du Léonard Schneitz auteur du Daguerréotype publié (pp. 67-70) en 1844 dans la Chanson de nos jours ainsi que - paroles et musique - de la saynète musicale Un loup de mer chargé d'eau douce, publiée en 1845 (pp. 11-12) dans l'ouvrage Paris chantant.

Henri IV

Sous la Restauration, la figure de ce roi si populaire fut évidemment mise sur le pavois, avec le slogan Par le retour de Louis, c’est Henri qui revit. Une souscription nationale (à laquelle participèrent plusieurs dizaines de loges) aboutit en 1818 à l'inauguration sur le Pont-Neuf d'une nouvelle statue équestre d'Henri IV.

(on remarque l'usage rare du terme sixaïeul)

C'est sans doute portée par cette vague que fut décidée la création de la Loge Henri IV, qui fut fondée le 7 septembre 1817 selon Bésuchet (la date du 19 mai 1818 portée sur la médaille est sans doute celle de son installation). 

Elle est surtout connue par  le célèbre épisode de l'initiation d'Abd-el-Kader en 1864.

 

                        

 

   

La Saint Jean

  

aimons  donnons  prions

 

cantique

chanté à la Fête d'Ordre de la Respectable Loge de Henri IV, le 14 juillet 1857.

 

Air : Des Vingt sous de Périnette.

 

Avec le cœur et la main,
Fils de la Maçonnerie,
Lançons notre batterie
Au progrès du genre humain.
Que dans cette heureuse fête
Où réside l'amitié,
Loin du bruit, de la tempête,
Les plaisirs soient de moitié ;
Chantons ce jour qui nous enchaîne
Et revient deux fois par an,
En vidant une coupe pleine
A la gloire du bon saint Jean.

 

 

 

 Qu'il soit humble ou glorieux,
Dans sa course vagabonde ;
L'homme cherche en ce bas-monde
Un secret pour être heureux.
Maçons ! le ciel nous protége (sic)
En éclairant notre foi ...
Ce secret (doux privilége)
Est inscrit dans notre loi ;
Car le plus aimant des apôtres
Nous offre ce talisman :
Aimez-vous bien les uns les autres ...
C'est le bonheur, a dit saint Jean.

 

 

 

Joyeux, nous rompons le pain ;
Pourtant, il est à cette heure,
Dans mainte pauvre demeure,
Un enfant qui dit : J'ai faim !...
A cette triste parole
Qui brise un cœur maternel ;
Refuserons-nous l'obole
De ce banquet fraternel ?
Non ! pour soulager ces misères,
De nos cœurs suivons l'élan ;
Donnons, et que nos pauvres frères
Se souviennent de la Saint-Jean.

 

 

 

A la dernière santé
Répandons notre allégresse,
Comme une sainte caresse,
Sur toute l'humanité.
Si des hommes qu'on respecte
Sont frappés par le malheur ;
Pour que le grand Architecte
Leur accorde sa faveur,
Adressons-lui cette prière :
Quel qu'il soit, prince, artisan,
Puisse tout maçon sur la terre,
Comme nous fêter la Saint-Jean !

 

 

                           Léonard Schneitz, Vénérable.

Retour au sommaire des chansons diverses du XIXe :

Retour au sommaire du Chansonnier :