Ma réception
Impression d'un
néophyte
Cantique maçonnique chanté par le
Frère Schneitz
au banquet de La R.L.
Isis-Montyon
le 3e jour du
mois de adar 5855 (8 février 1856, ère vulgaire).
Air
De la Plainte du Mousse : Ma mère
qu'as-tu fait de ton pauvre petit ?
Découragé, honteux, en
voyant qu'en ce monde,
L'égoïsme au front dur trône avec impudeur,
Je rêvais de beaux jours, loin de ce gouffre immonde,
Qui pour l'humanité, comprimait mon ardeur...
Quand un ami survient et me dit : « Prends courage !
«
Si (pour le peu de temps qu'ici-bas nous passons)
«
Tu veux de la vertu, voir le ciel sans orage,
«
Viens épancher ton âme avec les Francs-Maçons. »
(Bis.)
Je le suis : et soudain
vient s'offrir à ma vue,
L'image de la mort dans son abaissement...
Il faut de mes devoirs signaler l'étendue
Et sur un noir tombeau faire mon testament.
Une sainte frayeur s'empare de mon être...
Partout je vois briller de sévères leçons...
Homme ! je dois mourir, mais afin de renaître
Plus heureux et plus pur avec les Francs-Maçons. (Bis.)
Le bandeau vient encor
m'apporter ses ténèbres,
Et comme un faible enfant, j'ai besoins d'un appui.
J'entends des bruits confus et des clameurs funèbres...
Grands Dieux ! est-ce le ciel qui m'écrase aujourd'hui ?
Pourtant, on me retient sur le bord de l'abîme...
Puis l'horrible fracas fait place à de doux sons.....
C'est la Fraternité ! qui de sa voix sublime
Me dit : « Viens, je t'attends avec les Francs-Maçons. »
(Bis.)
Mon coeur n'a point
failli, car au sein des alarmes,
La main d'un guide sûr n'a pas quitté ma main.
L'épreuve s'adoucit..., ce n'est plus qu'un bruit d'armes :
Ainsi de la vertu s'aplanit le chemin.
Un juge m'interroge et pour lui, nuls mystères...
De l'âme qui s'émeut, scrutant jusqu'aux frissons,
Il dit « Si parmi nous tu veux trouver des frères,
«
Il faut donner ton sang pour gage aux Francs-Maçons. »
(Bis.)
Je suis purifié par
l'eau, puis par la flamme ;
Et mon goût est froissé sous un breuvage amer ;
On me dicte un serment que bien haut je proclame,
Un compas sur le coeur et la main sur le fer.
De ses terreurs d'enfant mon âme s'est remise...
De coeurs remplis d'amour je vais faire moisson :
Vivat ! Je touche enfin à la terre promise ! ! !
La lumière apparaît et je suis Franc-Maçon ! ! ! (Bis.)
Me voici membre élu de
la grande patrie ;
De gloire et de travaux, je vais avoir ma part ;
J'en suis heureux et fier, noble maçonnerie,
Et veux que ton drapeau frappe au loin le regard.
Dans le monde profane il faut qu'on te révère ;
Il doit en être ainsi, car nous reconnaissons
Un Dieu pour Créateur, chaque homme pour un frère :
Tel est l'acte de foi de tous les Francs-Maçons ! (Bis.)
Léonard Schneitz.
Vénérable de la
Loge de Henri IV,
Orient de Paris
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