Les chansons maçonniques d'Alfred André
Ce recueil,
intitulé Chansons par Alfred André, dédiées à M. P.-J. de Béranger,
a été publié à Douai en 1842 chez Adolphe Obez. Il contient 7
cantiques et 49 chansons ; quelques-unes de ces oeuvres portent une date
(entre 1822 et 1838).
L'auteur donne sur lui-même quelques informations dans ce recueil. Il s'y manifeste comme un fervent bonapartiste, fier d'afficher ses opinions (à propos d'un des vers de sa chanson Les chaleurs, il écrit : Dire en 1828 : Vous reverrez flotter les trois couleurs, ce n'était certes pas déguiser les espérances du chansonnier). Il est le fils de Pierre André, officier d'Artillerie sous la République et le Consulat (il participa à la campagne d'Italie), mais retraité sous l'Empire. Il mentionne que certaines de ses chansons ont été publiées par des journaux à Douai (le Mémorial de la Scarpe), à Saint-Quentin et à Lyon. Allender & Rousseau, dans Les francs-maçons dans la Loge et la Cité Orient de Douai 1743-1946, parlent de certaines de ses chansons mais signalent aussi (p. 119) que le Frère Alfred André, fabricant d'huile, est déclaré en faillite en 1840 et sera même emprisonné quelques jours pour prévention de banqueroute (le fait qu'il ait pu publier son recueil deux ans plus tard donne à penser qu'il s'est bien remis de cet épisode). Nous avons relevé (parmi celles qui peuvent être consultées, car il manque des pages à cet enregistrement ; notamment, le cantique Les fils de l'harmonie, p. 169, dont il souligne ici le caractère maçonnique, est actuellement manquant), certaines oeuvres qui sont ouvertement maçonniques :
André ne cache d'ailleurs pas son opinion favorable sur la maçonnerie : dans les notes qu'il rassemble en fin d'ouvrage, il écrit notamment (p. 233) :
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Il est manifeste qu'il était membre de la Loge douaisienne de la Parfaite-Union, qu'il mentionne au Chant funéraire et à deux autres reprises :
Le hasard me fit découvrir le secret de cette bonne action dont l'auteur était l'un de mes amis. Je n'hésitai pas à la chanter ; et la Loge de la Parfaite-Union, s'associant à l’œuvre généreuse, me chargea de remettre, de sa part, un secours pécuniaire à cette malheureuse famille qui habitait Férin, village près Douai. En même temps elle décernait à mon ami, Henri L., la médaille destinée annuellement à récompenser le plus bel acte d'humanité.
Je ne connais de bonnes chansons que celles qui sont utiles. J'avoue que je suis content de celle-ci, qui détermina la Loge de la Parfaite Union à fournir, à ses frais, des cercueils à ceux des soldats qui, mourant à l'hôpital, sans être réclamés de leurs corps, étaient jusqu'alors jetés en terre enveloppés d'une botte de paille.
Dans le volume
1 (p. 175)
de son Précis historique, Bésuchet mentionne ce fait dans les
termes suivants :
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