Chants funèbres à Bolbec (1849)
La BNF a mis en ligne le compte-rendu, imprimé au Havre en 1850, de la Cérémonie funèbre célébrée pour honorer la mémoire du frère Boudot, le 21 avril 1849, par la Loge La Fraternelle de Bolbec (fondée en 1847 et dont le défunt était l'un des fondateurs ; elle disparut en 1854 selon Labouret).
Nicaise Le Vénérable de la Loge, Nicaise fils, était le bibliothécaire de la ville, comme on peut le voir ici à propos de sa proposition d'élever une statue au général Ruffin (lequel, selon les fichiers Bossu, était lui-même maçon). |
Cette jeune Loge eut besoin de l'assistance de Loges voisines, tant en ce qui concerne le matériel (ornements de deuil) que l'organisation (rituels et personnel) : c'est ainsi que le Frère Houdard jeune de Rouen, que nous connaissons bien, fit fonction de Maître des Cérémonies.
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Après un Rituel proprement maçonnique, conforme aux usages du temps, la cérémonie s'est poursuvie, mais cette fois avec la participation des Dames. Le vénérable prononça l'éloge funèbre du défunt et poursuivit par une dissertation sur la philosophie maçonnique. L'Orateur, le Frère Duménil, poursuivit dans la même voie par un discours très conforme à l'idéologie du temps et sans doute pas dépourvu de l'arrière-pensée de dissiper les soupçons des épouses sur la religion des maçons. On y lit par exemple, p. 24, ces affirmations, très conformes d'ailleurs aux principes que le Grand Orient de France allait inscrire bientôt (le 10 août 1849) dans l'art. 1er de sa Constitution :
Après un intermède musical, c'est le Secrétaire Coty qui disserta longuement sur le thème Il faut mourir. Ensuite le Vénérable reprit la parole (p. 40) pour développer le thème Le christianisme et la Franc-Maçonnerie et à son tour travailler à dissiper les préjugés et affirmer la fidélité de la maçonnerie à la religion du Christ. Après un nouvel intermède musical, le Frère Houdard jeune a rendu hommage aux Dames de leur gracieux concours par une longue improvisation en alexandrins, où à son tour il entreprit de dissiper les soupçons : N'allez pas croire encor, que l'Ordre maçonnique mais non sans rappeler cependant (pp. 51-2) que Qu'on soit ou non chrétien, à chacun sa croyance, Il fut ensuite procédé à une collecte, dont le fruit abondant, dû en grande partie à la généreuse aumône des Dames, fut versé à la trésorière des Dames de charité. |
Comme indiqué ci-dessus, deux musiques chantées sont intervenues au cours de la cérémonie :
1. Chant funèbre
A la p. 27, il est mentionné que L'harmonie succède à l'éloquence, elle vient compléter les généreuses pensées qui viennent d'être si chaleureusement exprimées, le chant suivant se fait entendre :
(il s'agit en fait du refrain d'un chant plus ancien, pour lequel il existait depuis 1806 une partition propre, de Gaveaux, mais il n'est pas mentionné si celle-ci a été utilisée).
Loin de nous tous pensers profanes et
vulgaires ; |
2. L'Adieu
A la p. 46, on peut lire que le digne Frère FLÉCHÉ fait entendre les stances élégiaques suivantes adaptées à la mélodie de SCHUBERT.
Ce texte est reproduit ci-dessous, mais la désignation de la partition est évidemment trop peu précise pour être utile.
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L'Adieu.
Quelle douleur amère
En ce moment suprême
O toi qui vois paraître |