Saint-Jean d’été à Genève en 1852
La Revue maçonnique, journal consacré aux intérêts de la franc-maçonnerie, éditée à Lyon, a publié, dans son n° 161 pour août et septembre 1852, aux pp. 216-230, un compte-rendu de la Fête de Saint-Jean d’été célébrée le 4 juillet 1852 à Genève par les sept Loges des Orients de Genève et de Carouge (ndlr : Carouge, qui jouxte Genève, fit partie du royaume de Sardaigne puis, après la Révolution, de la France, avant d'être réunie au canton de Genève en 1816). Certaines de ces Loges - dont La Fraternité - appartenaient au Grand Orient de France, alors que les autres relevaient déjà de la Grande Loge Suisse Alpina fondée en 1844.
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Rassembler ce qui est épars Cette manifestation, placée sous le signe de la solidarité patriotique (Ici, nous sommes tous Suisses et Maçons, et si nous sommes tous bons Maçons, nous serons tous aussi bons Suisses et bons patriotes, dira le Frère Peschier) et de la tolérance maçonnique, n'est pas dépourvue d'intérêt historique car elle préluda à la décision, prise quelques mois plus tard, de réunir toutes les Loges concernées dans un même local. Elle est donc un témoignage de la recomposition, à cette époque, du paysage maçonnique genevois, dans la volonté de dépasser tous ses clivages. Il faut savoir en effet que la Suisse sortait à ce moment d'une véritable guerre de religion entre catholiques et protestants, le conflit du Sonderbund qui ne s'était terminé que 4 ans auparavant. C'est dans ce sens qu'il faut comprendre les mots suivants du Frère Audemar, dédiant dans les termes suivants (p. 219) le 2e Feu de sa Santé A la Maçonnerie genevoise ! :
On notera aussi, dans le discours du pasteur Bedot :
Un autre écho de cette manifestation est donné à la p. 466 de l'ouvrage (1852) de Jean-Barthélémy Galiffe (Vénérable à ce moment d'une des Loges promotrices, L'Union des Coeurs), La chaîne symbolique : origine, développement et tendances de l'idée maçonnique. |
Au cours de ce Banquet, qui réunit 280 participants, furent chantés des cantiques maçonniques, dont deux sont décrits.
Le premier (p. 222) avait été chanté après la 3e Santé d'Ordre (celle des Frères absents, voyageurs ou affligés, et des Frères visiteurs présents à cette assemblée). Il est mentionné que le texte, dû au Frère Eug. Woeslyn, orateur de la Loge orléanaise les Hiramites, avait été chanté (sur une musique de Eichberrg) à la fête d'ordre et d'installation de cet Atelier le 12 mars 1842.
L'expression cet Atelier désigne-t-elle ici cette Loge orléanaise (fondée en 1833) ou l'Etoile du Léman (fondée en 1807), qui vient d'être mentionnée plus haut par le rédacteur ? Nous pencherions plutôt pour la deuxième hypothèse, puisque nous savons qu'Eichberg a vécu à Genève avant d'émigrer aux Etats-Unis en 1856.
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1.
O voyageur qui cherches une étoile
2.
Viens, pèlerin, viens toi que sur la route
3.
Viens aussi, toi qui pleures en ce monde, |
On trouve également ce texte à la p. 28 du n° 2 (novembre 1853) des Esquisses de la vie maçonnique suisse.
Le deuxième cantique (p. 227), chanté après la 4e (et dernière) Santé d'Ordre (celle du Vénérable présidant les travaux du banquet et des autres Vénérable et dignitaires siégeant à l'orient), est un cantique célébrant l'union des maçons, qui avait été créé au Locle en 1842 et qui semble être ensuite devenu traditionnel en Suisse francophone pour de telles occasions.