La grande Famille
La Fête d'Ordre du 28 janvier 1841 de la Loge Chapitrale Ecossaise des Hospitaliers Français fut en bonne part consacrée à la Réfutation de la circulaire du Grand-Orient de France par le frère L. Rétif de la Bretonne.
Au cours des Travaux de Banquet qui suivirent, Rétif de la Bretonne lui-même fit entendre un cantique, qui illustre bien le point de vue que, dans cet exposé, il avait développé sur la situation de conflit ouvert prévalant alors entre le Grand Orient et le Suprême Conseil, et où il continue à afficher son mépris pour le Grand Orient, traité d'aveugle Titan.
LA GRANDE FAMILLE. Air de l'Aveugle. Malgré l'hiver, le fracas des tempêtes, Si tout ici respire l'allégresse, Quand l'univers s'épuise en vain regrets, C'est que l'espoir dissipe la tristesse, Et peut changer l'aspect des noirs cyprès. En attendant que l'astre du jour brille Et mette un frein au fougueux Océan, Venez, élus de la grande famille, Dans nos banquets célébrer la Saint-Jean.
Ralliez-vous à cette tolérance
Le vrai Maçon méconnalt-il son frère ?
Ah ! puisse-t-on exaucer ma prière, |
L'Air de l'Aveugle pourrait provenir de L'Aveugle De Palmyre, comédie-pastorale en deux actes, en vers, mêlee d'ariettes (1767) de Jean Joseph Rodolphe (1730-1812) pour la musique et François G. Desfontaines pour le texte.
Cinq airs de cette comédie sont disponibles aux pp. 26 et 31 du Journal de clavecin de 1767.
Deux de ceux-ci ont été utilisés pour des chansons maçonniques, Des simples jeux de son enfance et La lumière la plus pure.
Nous n'avons cependant trouvé dans L'Aveugle De Palmyre aucun air dont la métrique corresponde exactement à celle (8 vers décasyllabiques) de la présente chanson. Mais nous avons relevé que la métrique (10-10-10-10-10-12-10-10) de l'ariette Astre éternel est très voisine et pourrait convenir, mais n'en avons pas trouvé la partition.
Il y a également une romance de l'aveugle à l'acte II scène 3 de l'opéra de Jean-François Le Sueur, La caverne (1793), mais la métrique ne correspond pas non plus. Il existe aussi une romance de l'aveugle de Mme de Genlis, qui a été mise en musique par le mathématicien Gérono, mais nous ne croyons pas que cet air ait connu une grande notoriété.