Couplets aux Amis de la Paix 

C'est à la p. 414 du recueil du Tome 3 (1841) du périodique maçonnique Le Globe quz nous avons trouvé ces couplets pleins de gratitude présentés par le frère Peyrouse à la fête d'Ordre d'été (l'année n'est pas précisée) de la loge les Amis de la Paix. Les trois premiers couplets font respectivement référence aux trois grades de la maçonnerie. 

Selon cette fiche Bossu, le frère Peyrouse aîné fut en 1855 l'Orateur de ladite loge, fonction qu'il occupa déjà en 1843 selon cette autre fiche

Il n'y a malheureusement pas de mention d'air.

 la loge des Amis de la Paix.

C'est seulement dans le remarquable ouvrage de Marc Labouret, Les Métaux et la Mémoire, que nous avons pu trouver quelques informations sur la loge les Amis de la Paix.

Fondée en 1789 (quelques semaines seulement avant la prise la Bastille !) sous le nom de Saint-Jean Baptiste des Amis Joyeux, elle prit son titre distinctif définitif en 1802 et vécut jusqu'en 1854.

Dans les années 1831-2, la loge fut déchirée par un conflit : un ex-Vénérable, Vigourel, n'acceptant pas de n'être pas réélu, emporta les documents, archives et effets mobiliers appartenant à la loge.

C'est ... Léo Taxil qui, au chapitre 32 du Diable au XIXe siècle (p. 440), nous apprend qu'en 1852 elle organisa une grande Fête d'Adoption.


 

COUPLETS

 

chantés par le frère Peyrouse à la fête d'Ordre d'été de la loge les Amis de la Paix.

 

 

Que de l'aveugle on doit plaindre le sort !
Combien ses jours sont tristes sur la terre ! 
Pour lui la vie est bien moins que la mort ;
Car le bonheur est tout dans la lumière. 
Frères aussi, pour l'heureux demi-jour
Qu'à l'apprenti donne votre science, 
Daignez ici recevoir mon amour,
Mes soins, mes voeux et ma reconnaissance.

 

 

Avec ardeur pour vos nobles travaux
Toujours soumis, toujours prêt à la lutte, 
Je tends aussi vers des efforts nouveaux ; 
Moi qui déjà connais la pierre brute, 
A la polir compagnon diligent,
Oui, j'emploierai ma seconde jeunesse : 
Ouvrez-moi donc la porte d'occident, 
Pour qu'avec vous j'apprenne la sagesse.

 

 

Puis si mon coeur, admirant la beauté,
Éprouve encor le besoin de connaître ;
Et si l'amour de toute vérité 
Me fait chercher la parole de maître ; 
Frères, cédez à mon ambition ; 
Car je le sens au transport qui m'appelle, 
Jamais, jamais le grand roi Salomon 
N'aura trouvé de soldat plus fidèle.

 

 

Alors, égal à beaucoup d'entre vous,
Admis enfin au plus profond mystère, 
Je jouirai du bonheur le plus doux, 
De tout l'éclat de la grande lumière. 
En attendant ce jour, qui désormais 
Doit ajouter tant de prix à ma vie. 
Laissez-moi boire aux Amis de la Paix,
Comme à tout frère en la Maçonnerie. 

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