Hymne maçonnique (Valparaiso, 1872)

 

Cet Himno Masónico a été composé, sur un texte de Guillermo Matta Goyenechea, par Adolfo H. Yentzen à l'occasion de l'inauguration solennelle, le 30 novembre 1872 (dix ans après la fondation de cette Obédience), du bâtiment (image ci-contre) de la Grande Loge du Chili à Valparaíso.

La partition en a malheureusement été détruite lors de l'incendie de ce bâtiment, consécutif au tremblement de terre de 1906.

En voici le texte, avec une traduction littérale et une traduction libre, toutes deux dues à Marc y Carmen Meurrens (merci à eux !).

HIMNO MASÓNICO 

[Coro

Virtud que elevas, ciencia que redimes,
Habla a la mente, enseña la verdad;
Bendice al mundo en cánticos sublimes
y a Dios ensalza, augusta humanidad.

[Primera estrofa]

Auras de ignoto ambiente
El hombre aquí respira;
Busca una fe la mente
Y en lo ideal se inspira;
Tú eres, oh, Templo, el símbolo
De luz, de paz, de amor!
No mora aquí el agravio
Ni el torpe error ofende;
Con la oración del labio
Tranquila el alma asciende
Y va a tu oriente espléndido,
¡Oh, sol, astro creador!

[Segunda estrofa]

Tú irradias en el mundo
Y ciencias y artes nacen;
En ti, seno fecundo,
Grandes ideas yacen
Que son para el espíritu
¡Alas, fulgor, verdad!
Tú, luz del genio humano,

Las sendas iluminas;
Es Cristo nuestro hermano,
Es nuestra doctrina;
Máxima, escuela, práctica
De excelsa caridad.

[Tercera estrofa]

¡Oh, Caridad! Tu mano bienhechora
Siembra virtudes en el alma humana;
Levanta al débil, al enfermo sana
Y eres conciencia que lo eterno adora;
¡Oh, Caridad! Tu mano bienhechora
Siembra virtudes en el alma humana

[Cuarta estrofa]

¡Oh, Caridad! En fraternales lazos
Une a las razas que separa un nombre;
Que sea el mundo patria de todo hombre;
Abrid las almas y tended los brazos!
¡Oh, Caridad! En fraternales lazos
Une a las razas que separa un nombre!

Traduction littérale

[Chœur]

Vertu qui élèves, science qui rachètes,
Parlez à l'esprit, montrez la vérité ;
Auguste humanité, bénissez le monde
Par des chants sublimes et portez Dieu aux nues.

[Premier couplet]

L'homme respire ici 
les auras d'un monde inconnu ;
L'esprit cherche une foi
et de l'idéal s'inspire ;
Tu es, oh, Temple, le symbole
de lumière, de paix, d'amour !
Ici ne demeure pas l'humiliation
ni n'offense l'erreur ignoble ;
Avec la prière sur les lèvres,
L'âme s'élève, tranquille,
Et, oh, soleil, astre créateur,
Rejoint ton splendide orient.

[Deuxième couplet] 

Tu rayonnes dans le monde
Et les sciences et les arts naissent ;
Les grandes idées gisent 
en toi, sein fécond,
Qui sont, pour l'esprit,
Des ailes, de l'éclat, de la vérité ! 
Tu éclaires les sentes ;
Notre frère est le Christ,
Il est notre doctrine ;
La maxime, l'école, la pratique
D'excellente charité.

[Troisième couplet]

Oh, Charité ! Ta main bienfaisante
Sème des vertus dans l'âme humaine ;
Tu lèves le faible, tu soignes le malade
Tu es conscience qui adore ce qui est éternel ;
Oh, Charité ! Ta main bienfaisante
Sème des vertus dans l'âme humaine? 

[Quatrième couplet]

Oh, Charité ! Tu unis en liens fraternels
Des peuples que le nom sépare ;
Que le monde soit la patrie de tout homme ;
Ouvrez les âmes et tendez les bras !
Oh, Charité ! Tu unis en liens fraternels
Des peuples que le nom sépare !

 Traduction libre

[Chœur]

La vertu élève notre esprit et parle à notre cœur,
La science structure notre œuvre et nous conduit vers la vérité.
Auguste humanité, bénis ce monde-là,
Et que tes chants sublimes honorent Dieu.

[Premier couplet]

Ici, une douce lueur irradie
Venue d'un monde encore à découvrir.
L'esprit y cherche une foi
Et y rencontre un idéal.
Oh, Temple ! Tu es symbole
De lumière, de paix et d'amour !
Ici, l'offense n'a pas sa place
Et le mensonge ne pourrait survivre.
Avec, sur nos lèvres, nos paroles ferventes,
Notre âme s'élève sereine,
Et, Oh, soleil ! Oh, astre créateur !
Rejoint ton Orient flamboyant.

[Deuxième couplet]

Tu rayonnes de par le monde
Et ainsi naissent sciences et arts.
En ton sein fécond,
Germent les plus grandes idées
Qui deviendront pour l'esprit
Ailes, vigueur et vérité.
Lumière du génie humain,
tu éclaires jusqu'aux plus petits sentiers.
Notre frère s'appelle Jésus
Et il nous a montré le chemin.
La règle, l'apprentissage et la pratique
D'une excellente charité.

[Troisième couplet]

Oh, Charité ! Dans l'âme humaine
Ta main bienfaisante sème les vertus.
Tu relèves celui qui tombe et apaises celui qui souffre !
Tu es conscience, tu es amour sans relâche !
Oh, Charité ! Dans l'âme humaine
Ta main bienfaisante sème les vertus.

[Quatrième couplet]

Oh, Charité ! Par des liens fraternels
Tu unis ceux que seul sépare leur nom.
Que la terre entière devienne la patrie de tous les humains !
Ouvrons nos âmes et tendons-nous la main !
Oh, Charité ! Par des liens fraternels
Tu unis ceux que seul leur nom distingue.

L'auteur du texte

 

Le poète Guillermo Matta Goyenechea (1829-1899) fut très actif politiquement dans le cadre du parti radical fondé par son frère Manuel. Exilé après la guerre civile de 1859, il put rentrer au pays quatre ans plus tard grâce à une loi d'amnistie. Parlementaire à partir de 1870, il devint ensuite ambassadeur en Allemagne et en Italie.

Arrivé en France en 1859, il y fut initié à la Loge parisienne Persévérante Amitié et, à son retour, il fut en 1864 un des fondateurs de la Loge Justicia y Libertad Nº 5 à Santiago, dont il fut le premier Orateur et dont il devint plus tard Vénérable. Il fut également Grand Orateur de la Grande Loge du Chili.

Nos sources pour cette page sont l'article intitulé Los Himnos Masónicos en Chile paru (pp. 6-12) dans le n° 22 (2010) de la très riche revue maçonnique chilienne ARCHIVO MASÓNICO qui est publiée sur le web par Manuel Romo, ainsi qu'une image parue dans le n° 24 et un historique de Justicia y Libertad Nº 5 dans le n° 34.

Le texte de l'hymne a été reproduit à la p. 7 du n° 46 (15 mars de l'année 1873) du BOLETIN Oficial DEL GRAN ORIENTE DE ESPAÑA, qui précise qu'il fut interprété lors de cette inauguration por un coro de alemanes, ce qui donne à penser que Yentzen était en contact avec des compatriotes .

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