Hymne à Louis-Philippe

lors de l'hommage parisien à Lafayette (1830)

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Cette hymne est la première des deux qui sont reproduites au Tracé de la grande Fête maçonnique et patriotique organisée à Paris le 10 octobre 1830 pour honorer Lafayette.

Toutes deux ont été exécutées au banquet et sont l'oeuvre du Frère Coudret.

Celle-ci est une Hymne patriotique dédiée à son Altesse Royale Monseigneur le duc d'Orléans (c'était le titre de Louis-Philippe jusqu'à son accession au trône le 9 août), intitulée le 29 juillet et chantée sur l'air (qui est un hommage appuyé - tout comme au 2e couplet - aux grognards de la Révolution et de l'Empire, cher aux nostalgiques des gloires passées) Dis-moi, Soldat, t'en souviens-tu ?

La Charte immortelle mentionnée au 1er couplet est la Charte de 1814, dont le non-respect par Charles X avait entraîné la révolution de 1830.

Hymne patriotique

DÉDIÉE A  S. A. R. MONSEIGNEUR LE DUC D’ORLéANS

 

 

Air Dis-moi, Soldat, t'en souviens-tu ?

 

Dignes enfans de la France nouvelle,
Il en est temps, armez vos bras vengeurs,
Et qu’à vos pieds, de la Charte immortelle,
Tombent enfin les lâches oppresseurs.
Mais quoi ! déjà j’entends l’hymne chérie !
Je vois partout flotter nos vieux drapeaux !
Espère encore, ô ma noble patrie !
La liberté fait naître les héros.

 

Ceux qui, deux fois maîtres du capitole,
Firent vingt ans trembler tous les Etats ,
Ces fiers vainqueurs de Fleurus et d’Arcole,
Dans leurs revers, n’ont cédé qu’au trépas ;
Ils ne sont plus ; mais leur sang fit éclore
Des héritiers dignes de leurs drapeaux ;
Ils ont vaincu, leurs fils vaincront encore :
La liberté fait naître les héros.

 

Bravant comme eux le fer et la mitraille ,
Ces nobles fils, dignes d’un meilleur sort,
Trois jours sans pain, sur vingt champs de bataille,
Ont attendu la victoire ou la mort..,.
Sous les efforts de la foudre cruelle,
Pour nous venger, leur sang coule à grands flots ;
De quel éclat leur visage étincelle !
La liberté fait naître les héros.

 

Ils ont vaincu ces hordes étrangères
D’affreux soldats, pour le massacre armés,
Ces vils troupeaux d'infâmes prolétaires,
Ivres de sang et de meurtre affamés.
Ils ont vaincu ; mais, après leur victoire,
Leurs bras vengeurs épargnent leurs bourreaux ;
Quels souvenirs leur nom lègue à l'histoire !
La liberté fait naître les héros.

 

Au milieu d’eux, un vieux guerrier s'avance,
Que son triomphe éclaire l'avenir ;
Sous les lauriers qui protègent la France,
La liberté semble le rajeunir.
Près du héros, le peuple avec tendresse,
A vu le dieu qui doit finir ses maux ;
Dieu de Jemmappe, écoute son ivresse :
La liberté fait naître les héros.

 

Mais à ta vue, oh ! que la France est fière,
Digne héritier d’un héros couronné !
Que de splendeur présage à sa bannière.
Ce jeune front de gloire environné !
Si le clairon se fait encor entendre ;
S'il nous appelle à des dangers nouveaux ,
Nous saurons tous mourir pour te défendre :
La liberté fait naître les héros.

 

Doux avenir, quel éclat t’environne !
Gloire aux enfans des vainqueurs d’Austerlitz l
La France est libre, Alger perd sa couronne,
De nouveaux dieux peuplent l'Acropoiis.
De Washington renais, ombre immortelle ;
Foy, Manuel, sortez de vos tombeaux :
Venez revoir la France jeune et belle ;
La liberté fait naître les héros.

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