Couplets pour un banquet de Saint-Jean

Cliquez ici (midi) ou ici (MP3)  pour entendre le fichier de Femmes, voulez-vous éprouver, séquencé par David C.

 Cliquez ici (midi) ou ici (MP3)  pour entendre le fichier de Trouverez-vous un parlement, séquencé par Christophe D.

 

Nous avons trouvé ces Couplets pour un banquet de Saint-Jean à la p. 194 de l'ouvrage (Paris, 1821) de Jacques Phil. Levesque, Aperçu général et historique des principales sectes maçonniques qui ont été les plus répandues dans tous les pays.

Cet ouvrage (aussi peu connu que son auteur) nous semble intéressant, non en tant qu'étude historique (assez peu rigoureuse, comme souvent à l'époque), mais en tant que témoignage de la mentalité maçonnique à ce moment (exemples en bas de page).

 

 

 

Selon Mes passe-temps (qui en donnent une partition), J'ai rêvé que j'étais destin doit se chanter sur l'air de Trouverez-vous un parlement ? 

Voir ici sur l'air Femmes, voulez-vous éprouver ?

 

COUPLETS

 

Pour un banquet de Saint-Jean.

 

Air : J'ai rêvé que j'étais destin
ou Femmes , voulez-vous éprouver,

 

Dans ce banquet où l'amitié 
Prend place auprès de la sagesse, 
Nos cœurs en tout sont de moitié, 
Et goûtent la plus douce ivresse. 
Ah ! loin de nous l'ambition, 
Sa jouissance est mensongère ; 
J'aime mieux charger mon canon, 
Pour tirer la santé d'un Frère.

 

Douce amitié, de nos canons, 
Fais jaillir quelques étincelles ; 
C'est par leurs feux que les Maçons 
Font serment de t'être fidèles. 
Dans cet instant délicieux, 
Suivons l'exemple de nos pères, 
Par le plus pétillant des feux, 
Tirons la santé de nos Frères.

 

AU VÉNÉRABLE.

 

Chez vous on trouve réunis, 
O Maître respectable et sage ! 
L'indulgence et les bons avis, 
Et de nos vertus l'assemblage ; 
On vous voit instruire et former 
De bons et de dociles Frères ; 
Vous leur apprenez à s'aimer , 
En leur dévoilant nos mystères. 

Même s'il ne s'agit pas de chansons, nous avons cru intéressant, à titre documentaire, de mettre en évidence dans cet ouvrage deux passages caractéristiques. 

Le premier est extrait du chapitre 22 (pp. 179 ss.), intitulé Appel à tous les vrais Maçons, sur les causes principales de la décadence de l'Ordre en France :

Que le Sénat maçonnique ... soit plus réservé ... dans ses nominations d'Officiers du Grand-Orient. Et, en effet, de quelle utilité sont à l'Ordre quelques-uns de ceux que je connais ? Sans génie, et plus encore, sans connaissances maçonniques, comment n'ont-ils pas senti eux-mêmes leur nullité ? Si l'orgueil ou l'amour-propre les ont aveuglés, pourquoi les a-t-on appelés à ce poste éminent, qui n'était pas fait pour eux, comme ils n'étaient pas faits pour l'occuper ? ... Que le Grand-Orient s'empresse, dans toutes les occasions, de se montrer ce qu'il doit être ... Que l'état de sa caisse soit connu, ainsi que l'emploi des fonds provenant de ses recettes : les Loges ont droit de le demander, puisque ce sont elles qui y versent tous les ans leurs cotisations ... Que l'intrigue et l'ambition se taisent et disparaissent du Sénat maçonnique, où l'on ne devrait jamais connaître ces viles passions de l'humaine espèce. Que le Grand-Orient sorte de son état léthargique, de son apathie ...

Le deuxième (p. 200) est extrait d'un Discours sur la tolérance et reflète bien la mentalité, telle qu'elle s'exprime par exemple ici, qui allait attirer à la maçonnerie l'hostilité croissante de l'Eglise catholique :

Ces lieux retentissent journellement de louanges au Grand-Architecte, d'exhortations à la bienfaisance, et de vœux pour le bonheur des hommes ... Quelle religion plus belle existe sur la terre ! Les Maçons, tolérans par principes et par devoir, accueillent comme Frères le Calviniste, le Catholique, l'Idolâtre, le Mahométan, le Brame et le Mage, si ces différens adorateurs d'une divinité mystérieuse sont bienfaisans, sont dignes, en un mot, d'être Maçons. Est-ce à nous qu'appartient le droit de juger de quelle manière le Grand-Architecte de l'univers veut être adoré ? Un principe sacré, base de la doctrine maçonnique, nous dit que tous les hommes sont frères.

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