La Maçonnerie

depuis le commencement des âges

 Cliquez ici (midi) ou ici (MP3)  pour entendre l'air, tel que donné par Naudot

 

Curieusement, le recueil d'Orcel reprend l'une ou l'autre chanson très connue au XVIIIe, mais tombée en désuétude au XIXe. 

Juste avant la Chanson des Compagnons (p. 155), il donne (p. 153) - sous un autre titre, La maçonnerie depuis le commencement des âges - cette chanson qui figurait déjà au chansonnier de Naudot (et dans bien d'autres) sous le titre Chanson des Surveillants.

Pas plus que pour la Chanson des Compagnons, Orcel n'indique l'air, ce qui est normal puisque ces chansons étaient sur des airs originaux, pour lesquels il ne pourrait donner de référence.

Il omet également le dernier couplet, ainsi que le refrain (destiné à être chanté en choeur).

Mais il a également procédé à un toilettage du texte, qui se trouve ainsi par endroits quelque peu laïcisé. Pour le constater, il suffit de comparer le texte d'Orcel (à gauche) avec le texte original tel que chez Naudot (à droite ; nous avons colorié les changements les plus significatifs).


       

1.

Adam à sa posterité
Transmit de l'Art la connoissance,
Et Caïn, par l'expérience
En démontra l'utilité
C'est lui qui bâtit une ville
Dans un pays de l'Orient,
Où l'Architecture civile,
Prit
d'abord son commencement
.

 

2.

Jabal, le pere des pasteurs,
Fut le premier qui fit des tentes,
Où paisible il vivoit des rentes
De ses innocentes sueurs :
Cette Architecture champêtre
Servit depuis pour le Soldat,
Et les Héros que Mars fait naître,
L'embellissent de leur éclat.

 

3.

Jamais Neptune sur ses eaux
De l'Architecture navale
N'eut vû la grandeur martiale,
Ni des commerçans les Vaisseaux
Si Noé
sçavant Patriarche,
Eclairé par le Tout-puissant,
De sa main n'eut de la belle Arche
Construit le vaste batiment.

 

4.

Les Mortels devenant nombreux,
Aussitôt on vit l'injustice
Joindre à la force l'artifice,
Pour opprimer les malheureux ;
Le foible alors pour se deffendre
Contre Nimrod fier Conquerant,
Entre les forts alla se rendre,
Et lui résista vaillament.

 

5.

Le mépris du divin Amour
Fit que les Hommes fanatiques
Bientôt après firent des briques
Pour Babel la fameuse Tour ;
La différence du langage
Vint déconcerter ces Maçons :
Qui renoncerent à l'ouvrage
Contens d'habiter des maisons.

 

6.

Moïse par le Ciel guidé,
Bâtit l'Auguste Sanctuaire,
Où des verités la lumière,
Par l'Oracle étoit annoncé,
Des lors la sainte Architecture
Pour l'Idole etoit profané,
Et sa magnifique structure
Charmoit le Mortel étonné.

 

7.

Le pacifique Salomon
Avoit
de son tems l'avantage
D'être des Hommes le plus sage,
Et le plus excellent Maçon ;
Il érigea
de Dieu le Temple,
Qui fut le chef-d'oeuvre de l'Art :
Et tous les Rois à son exemple,
Furent Maçons de toute part.

8.

De l'Art toute la majesté
En Grece, en Egipte, en Sicile,
A Rome, en France, en cette Ville,
De là fut après transporté.
Aujourd'hui nous passons l'Asie,
Dans la beauté des bâtimens :
Et mieux qu'elle avec l'ambrosie,
Nous buvons des vins excellens.

Choeur

De notre Art chantons l'excélence :
Ses secrets font notre bonheur.
De notre Art chantons l'excélence :
Exaltons sa magnificence,
Qui des Rois montre la grandeur.

  

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