Cantique pour un banquet

 

Ce Cantique pour un banquet figure à la p. 49 du recueil d'Orcel de 1867. Il commence par célébrer l'allégresse fraternelle qui caractérise cette circonstance.

L'invitation à la modération est traditionnelle dans les cantiques de banquet. Ici (cfr couplet 2), elle est particulièrement sévère puisqu'il est question de sobriété et même de frugalité. On peut supposer que le menu était quand même plus appétissant que celui attribué à Saint Jean dans le désert et que, s'il faut parfois boire de l'eau, cela ne veut pas dire qu'il ne faille rien boire d'autre - du moment qu'on reste capable de marcher à l'équerre : Orcel reprend ici, d'une manière moins triviale, le conseil donné par Romagnesi un demi-siècle plus tôt. 

Il n'y a pas de mention d'air.

Cantique pour un banquet

 

Quelle est la voix qui nous rallie ?
C'est la tienne, ô fraternité !
Esprit de la Maçonnerie,
Deviens-le de l'humanité.
Préside à ce banquet de frères,
Répands la gaîté sur nos fronts.
De ces heures courtes et chères
Sachons jouir en vrais Maçons.

 

Frères ! si nos fêtes sont belles,
Aimons-y la sobriété ;
Saint Jean vivait de sauterelles ;
Imitons sa frugalité.
La poudre faible est salutaire, 
Chargeons-en parfois nos canons, 
Pour marcher toujours en équerre,
C'est la devise des Maçons.

 

Buvons à notre Vénérable :
Son maillet, avec équité,
Dirige les travaux de table
Où règnent l'ordre et la gaîté.
Par trois fois trois buvons encore
Aux maîtres que nous chérissons ; 
C'est leur sagesse qui décore
L'asile sacré du Maçon.

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