Les Disciples de Saint Vincent de Paul 

Comme on le voit ci-dessous, c'est le 4 janvier 1813 qu'une nouvelle Loge sous le titre distinctif des Disciples de Saint Vincent de Paul présenta sa demande de Constitutions au Grand Orient de France, lequel y donna, par ce document, la suite espérée. 

Le titre choisi (après qu'une première proposition, La Polyglotte, ait été refusée par celui-ci) symbolise sans doute bien le fait que l'objectif principal de cette Loge, en se plaçant sous l'égide d'un tel bienfaiteur de l'humanité, devait être la philanthropie.

Une histoire mouvementée 

Le blog de Jean-Laurent Turbet reproduit un historique très complet de cette Loge, dont le titre devint par la suite successivement L'Ecossaise 133 et la Justice, et qui compta en grand nombre parmi ses membres des libertaires, des républicains et des communards.

Un de ses premiers Vénérables est mis à l'honneur ici.

En 1853, elle s'opposa aux pleins pouvoirs du Grand Maître du Grand Orient, Murat, ce qui entraîna son transfert vers l'Obédience adverse, le Rite Ecossais.

Adversaire de l'obligation de référence au Grand Architecte, elle fut un chef de file de l'opposition au Suprême Conseil gouvernant ledit rite, pour devenir en 1880 une des Loges fondatrices de la Grande Loge Symbolique écossaise. Après l'affaiblissement de celle-ci, elle rejoindra finalement, en 1897, la nouvelle Grande Loge de France.

Le Tableau de cette Loge pour 5815, qui a été mis en ligne par la BNF, contient également ce cantique chanté par le Frère Macquet (qui était trésorier en 1816), lors de l'installation de la Loge le 27 juillet 1813, sur des paroles du Frère Magnier (militaire qui, en 1816, était Orateur d'honneur et en congé) et une musique (malheureusement non autrement précisée) de Paisiello.

 cantique

 

chanté par le Frère Macquet, lors de l'installation de la Respectable Loge, l'an de la Vraie Lumière 5813.

 

Paroles du Frère Magnier, musique de Paësiello.

 

 

Il est pénible et glorieux le rôle
Dont s’est chargé notre Atelier naissant !
Frères, qu’il faut de ferveur, de talents,
Pour approcher du grand Vincent-de-Paule !

 

 

Fut-il Maçon, Vincent ? Notre bon Père !
Ah ! Chers Amis ! cet homme généreux,
Qui ne songea qu’à faire des heureux,
De Dieu lui-même a reçu la lumière.

 

 

Aux Frères Installateurs.

Votre présence électrise nos âmes,
Dignes Maçons, sages Installateurs !
Le souvenir de vos douces faveurs
Est, dans nos coeurs, gravé en traits de flammes.

Le graveur L. DUBOUR est surtout connu par sa médaille de Bichat

Les 3 sujets entre les colonnes, l'équerre et le compas et les 7 marches évoquent la devise AUDI, VIDE, TACE (Écoute, regarde et tais-toi) qu'on trouve à de nombreux documents et objets maçonniques, par exemple aux armes (ci-contre) de la Grande Loge Unie d'Angleterre.

 

                                        

On remarquera, aux images ci-dessus, une figuration inhabituelle (quoique réaliste) du compas. 

En 1824 fut fondée à Paris une autre loge se réclamant de Saint Vincent de Paul, sous le titre distinctif de Loge des Disciples Ecossais du Héros de l'Humanité.

Elle devint par la suite la loge du Héros de l'Humanité n° 147 du Suprême Conseil de France, qui comme celle ci-dessus passa en 1880 à la Grande Loge symbolique écossaise

 

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