Couplets pour un Vénérable (Paris, vers 1820)
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La BNF a mis en ligne ces couplets chantés à la loge des Disciples de Saint-Vincent de Paule le jour de la fête du Vénérable.
Cette loge des Disciples de Saint-Vincent de Paule avait été fondée en 1813. Son premier Vénérable fut François Garnier, homme de lettres (selon le fichier Bossu, il avait été initié à la loge parisienne Mars et les arts) ; parmi ses successeurs, on note, avant 1830, André Truet (1766-1840), Conseiller à la Cour des Comptes et Nicolas Frété. C'est sans doute l'un de ces trois que dépeignent ces couplets.
L'auteur, désigné comme le Frère PRUDHOMME, Premier Surveillant de la Loge Saint-Louis de France, peut être identifié comme Guillaume-Jean PRUDHOMME, désigné par le fichier Bossu comme né le 17.5.1788, sous-chef de division, rose-croix, membre le 2.3.1821 de la Loge parisienne Saint Louis de France.
On sait que cette loge, fondée en décembre 1815, fut absorbée en 1827, sous le vénéralat d'Etienne Garnier-Pagès, par celle des Neuf Soeurs.
La date de cette chanson se situe donc certainement entre 1816 et 1827.
Il n'y a pas d'air mentionné, mais la chanson est tellement similaire au Portrait de Mam'selle Margot qu'il n'y a pas d'hésitation possible : elle doit, comme ledit Portrait, se chanter sur l'air ça n'devait pas finir comm' ça.
L'imprimeur est J. Moronval, rue des prêtres Saint-Severin. Il s'agit vraisemblablement de François-Marie-Joseph Moronval (1774-1849), breveté libraire en 1812 et imprimeur en 1813, acheteur en 1812 de la maison Jusserand en faillite, rue des Prêtres-Saint-Severin (adresse, à Paris, qu'il aurait gardée jusqu'en 1821).
Il mentionne être l'éditeur du Manuel du Franc-Maçon de Bazot, ce qui est effectivement le cas pour une partie des éditions, notamment celle de 1817 (d'après Bossu, c'est aussi le cas de celles de 1819 et 1828).
Il est extrêmement peu vraisemblable qu'il puisse s'agir plutôt de Joseph-Théodore Moronval, né en 1805, puisque celui-ci n'a obtenu qu'en 1832 ses brevets d'imprimeur et de libraire.
L'hommage (toujours très élogieux) au Vénérable est traditionnellement un des morceaux de bravoure de la chanson maçonnique. Il se fait généralement de manière hyperbolique, mais ici l'auteur semble passer quelque peu les bornes d'une telle convention d'écriture : Ne flatte point ton frère, c'est une trahison ; si ton frère te flatte, crains qu'il ne te corrompe semble être un précepte maçonnique ignoré du rédacteur. Il faut quand même noter qu'aimer la gaudriole et les tendrons semble être considéré comme à son honneur (alors qu'à la même époque un autre Vénérable, Hippolyte Merché-Marchand, est vanté pour ses vertus familiales).
Comme Delalande dans cette chanson, l'auteur joue aussi à simuler une diction populaire dont la familiarité rappelle le style gouailleur du Cadet Buteux de Désaugiers et du maître Passeux t-à la Guernouillère de Bazot.
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COUPLETS
Chantés à la Respectable Loge des Disciples de Saint-Vincent de Paule
LE JOUR DE LA FÊTE DU Vénérable
J’ai du guignon quoi qu’on en dise,
Pour vous fair' connaître mon homme,
Pour commencer, d’abord et d’une,
Il ne désire les richesses,
C’est l'Maçon le plus intrépide,
Sans être d’une gaîté folle,
Par le Frère PRUDHOMME, Premier Surveillant de la Loge Saint-Louis de France.
imprimerie de j. moronval, rue des prêtres saint-severin, (Editeur du Manuel du Franc-Maçon, par M. BAZOT.) |