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Nous avons
trouvé ce vaudeville
maçonnique de Louis Dubois,
intitulé Les Mystères et chanté au banquet de la
Loge de la Fidélité à
l'Orient d'Alençon, le 31 du 10° mois de l'an de la VL 5809 (31
décembre 1809) :
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dans un
des
feuillets contenant les
chansons de Louis Dubois (voir ci-contre la première page)
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à la p.
178
de la
Lyre
maçonnique pour 1812
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aux pp. 79-80 (reproduites ci-dessous) du recueil
d'Orcel de 1867.
Comme on le voit
en comparant les images ci-contre et ci-dessous, cette édition d'Orcel a fait
l'impasse sur le 2e couplet, où Dubois s'en prenait aux Mistères
moyenâgeux.
Dubois propose pour cette chanson
une succession de trois airs (dont Orcel ne retient que le premier) :
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l'air La Comédie est un
miroir (dont on peut trouver sur le web de nombreuses utilisations,
fin XVIIIe et début XIXe) est donné par la Clé du Caveau sous le
n° 304,
avec le titre alternatif Pour vous je vais me décider
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On
compterait les diamants : cet air porte le n° 423
dans la Clé du Caveau ; on trouve ici
une partition différente, qui se réfère cependant à ce titre
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Trouverez-vous
un parlement ?
Il est
bien entendu que vaudeville ne doit pas être pris ici dans son
sens actuel.
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LES MYSTÈRES
CHANT MAÇONNIQUE
AIR
: La Comédie est un miroir.
J'ai chanté la fidélité,
Et les Visiteurs et les Frères ;
J'exprimais avec vérité
Pour vous mes sentiments sincères.
Après avoir peint nos vertus,
Flambeaux des cœurs, vives lumières,
O mes Frères ! faites chorus,
Je vais chanter les saints mystères.
[ couplet
supprimé par Orcel :
Ces Mystères ne seront pas
Ces saintes farces, drame obscène,
Où revenaient à chaque pas
L'Eternel et le Diable en scène.
D'honneur ! J'en demande pardon
Aux siècles passés, à nos pères :
Mais chez eux décence et bon ton
Sont lettre close et vrais Mystères.]
De la nature adorateurs,
Nous retracons, par des emblèmes
Clairs a l'esprit, touchants aux cœurs,
Ce que voilent ses lois suprêmes.
Discrets, nous les étudions ;
Ces lois-là ne sont point austères ;
Aimons ces institutions,
Et révérons-en les mystères.
Trois mystères, aux gens pieux,
Etaient, dit-on, connus naguères :
Joyeux, douloureux, glorieux ;
Je suis pour les joyeux mystères.
J'aime pourtant ce nombre trois ;
Mais je tiens plus, je suis sincère,
Pour la Rose que pour la Croix,
Et je n'en fais point un mystère.
L'amour, par ses attraits puissants,
Dès nos premiers pas nous occupe ;
On le sait ; il en a les gants,
Car le fripon n'est jamais dupe.
Cédons a d'honnêtes désirs ;
Chacun de nous, ô mes chers Frères !
Voit dans le plus vif des plaisirs
Le plus doux de tous les mystères.
La science pour
l'ignorant,
Le sentiment pour la coquette, ‘
Le naturel pour maint pédant,
Et l'avenir pour maint prophète,
Le bonheur pour l'ambitieux,
La loyauté dans les affaires,
Les promesses d'un sort heureux,
Sont d'impénétrables mystères.
Unir et nos cœurs et nos mains,
Plaindre, secourir l'indigence,
En frères traiter les humains,
Et sans faste et sans négligence,
Préférer l'honneur aux écus,
Voilà, n'en doutons pas, mes Frères,
Pour nous, de pratiques vertus ;
Pour les profanes, des mystères.
Frère
Louis Dubois.
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