Un maçon ami de Bacchus

Cliquez ici pour entendre le fichier midi, séquencé par B. A., de la partition harmonisée par Casadesus pour l'air

Cette chanson provient de la page 5 de la Lyre maçonnique pour 1810. On la trouve aussi (p. 180) à l'édition 1810 du Vocabulaire des francs-maçons ainsi que (p. 85, sous le titre Souhait d'un franc-maçon) au Nouveau Code récréatif des Francs-Maçons.

Une des caractéristiques des chansonniers de la première moitié du XIXe, et particulièrement à l'époque de la maçonnerie impériale, est le fait qu'ils abondent en chansons dont le sujet - qu'il y s'agisse de femmes, de boisson ou de faits d'armes - n'a rien de maçonnique (et est souvent traité de manière fort triviale). Il s'agit d'ailleurs parfois de chansons manifestement conçues pour des Sociétés profanes, telles le Caveau moderne ou les soupers de Momus, et reproduites ensuite dans un chansonnier maçonnique, telles quelles ou, pour sauver les apparences, en n'en modifiant qu'un détail, serait-ce - comme dans le cas présent - seulement dans le titre.

Voilà qui en dit long sur l'élévation de pensée qui caractérisait alors les Banquets maçonniques ...

Nous avons cependant choisi de reproduire celle-ci, à la fois parce qu'elle témoigne de cette mentalité, qu'elle n'est pas dépourvue d'esprit, et qu'elle est de Désaugiers.

SOUHAIT D'UN FRANC-MAÇON

AMI DE BACCHUS.

Air : Le punch et le vin que j'ai pris.

Si l'eau de la Seine, un matin,
Venait à se changer en vin,
(Ce que je n'ose croire)
Puissé-je à l'instant voir aussi
Chacun de mes bras raccourci,
Se changer en nageoire ;
Et troquant ma forme et mon nom
Pour ceux de carpe ou de goujon,
Eh bon, bon, bon,
Devenir poisson,
Pour ne faire que boire !

Par le Frère DÉSAUGIERS.

On est loin du souci, tant glorifié dans les chansonniers du XVIIIe, d'éviter les excès en faisant preuve de modération maçonnique !

Voir sur l'air choisi par Désaugiers, Le punch et le vin que j'ai pris.

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