Le Pan-Pan Bachique

 En cliquant ici (midi) ou ici (MP3), vous entendrez l'air 508 de la Clé du Caveau

... gaîment je chante, en sautant avec lui ...

Cette Ronde de Banquet de Désaugiers provient des pages 144-7 de la Lyre maçonnique pour 1810.

Elle sera reproduite aux pp. 66-9 de la Lyre des Francs-maçons de 1830, mais sous le titre - plutôt usurpé - de Pan-Pan maçonnique.

Elle n'a en effet rien de maçonnique, et l'on peut d'ailleurs se demander ce qu'elle vient faire dans un chansonnier maçonnique ; mais Désaugiers - et ses chansons - étaient si populaires qu'on se les arrachait sans doute, et celle-ci ne déparait certainement pas dans le cadre d'une maçonnerie impériale dont l'ambiance était nettement plus festive que philosophique ...

C'est donc par souci d'exhaustivité envers Désaugiers que nous la mettons en ligne sur ce site, à titre de curiosité.

Elle est conçue sur le même modèle - et avec le même air (Repas en voyage) - que le Tin-Tin d'Armand-Gouffé - qui n'est d'ailleurs pas plus maçonnique, même si le chanteur s'y adresse à ses Frères

Une autre chanson, plus maçonnique (le pan-pan y est le chant des maillets et non le bruit des bouchons), et sur le même air, est également intitulée Le Pan-Pan maçonnique.

Les deux chansons d'Armand-Gouffé et Désaugiers se trouvent aussi, dans la même séquence, aux pp. 337-346 du 4e volume (1810) du recueil (profane) Le caveau moderne ou le rocher de Cancale.

Une édition antérieure serait selon certains sites (mais nous l'y cherchons toujours) dans l'Almanach des Muses en 1809.

Voir ici sur l'air mentionné Repas en voyage, qui est commun aux 3 chansons mentionnées.

Par ailleurs :

LE PAN-PAN BACHIQUE,

RONDE DE BANQUET,

POUR FAIRE SUITE AU TIN-TIN

DU FRèRE ARMAND-GOUFFé.

MÊME AIR.

Lorsque le Champagne
Fait en s'échappant
Pan pan,
Ce doux bruit me gagne
L'âme et le tympan.

 

 

 

Le Mâcon m'invite,
Le Beaune m'agite,
Le Bordeaux m'excite,
Le Pomard me séduit ;
J'aime le Tonnerre,
J'aime le Madère ;
Mais par caractère,
Moi, qui suis pour le bruit.....

 

Lorsque le Champagne, etc. 

        Quand, aidé du pouce,
Le liège que pousse
L'écumante mousse
Saute et chasse l'ennui,
Vite, je présente
Ma coupe brûlante,
Et gaîment je chante,
En sautant avec lui :

 

Lorsque le Champagne, etc.

 

 

 

Qu'Horace en goguette,
Courant la guinguette,
Verse à sa grisette
Le Falerne si doux ;
S'il eût, le cher homme,
Connu Paris comme
Il connaissait Rome,
Il eût dit avec nous :

 

Lorsque le Champagne, etc.

         Panard, notre maître,
Dut au doux bien-être
Que ce jus fait naître
Le sel de ses bons mots j
Et l'auteur unique
Du Roman-Comique
Dut a ce topique
L'oubli de tous ses maux.

 

Lorsque le Champagne, etc.

 

 

 

De ce véhicule
Où roule et circule
Maint et maint globule,
Si le feu me séduit,
C'est que de ma tête,
Qu'aucun frein n'arrête,
L'image parfaite
Toujours s'y reproduit.

 

Lorsque le Champagne, etc.

         Quand de la folie
La vive saillie
S'arrête, affaiblie,
Vers la fin du Banquet,
Qui vient du délire
Remonter la lyre ?
Du jus qui m'inspire
C'est le divin bouquet.

 

Lorsque le Champagne, etc.

 

 

 

Pour calmer la peine,
Adoucir la gêne,
Eteindre la haine
Et dissiper l'effroi,
Que faut-il donc faire?
Sabler à plein verre
Ce vin tutélaire,
Et chanter avec moi :

 

Lorsque le Champagne, etc.

 

                        Par le Frère DÉSAUGIERS.

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