cloture

Nous ne disposons pas encore de fichier midi pour cette partition, et serions particulièrement reconnaissant à qui pourrait en établir un.

Cette chanson figure à la p. 238 (qui fait partie de celles qui sont absentes des éditions antérieures) de l'édition 1787 de La Lire Maçonne ; elle y fait suite à une chanson qui est comprimée de 3 à 2 pages.

Elle doit se chanter juste après la clôture et servir de prélude à la fraternisation sur le parvis.

Elle est encore un exemple du lyrisme émerveillé (avec des expressions étonnamment proches du vocabulaire amoureux, telles ici que doux épanchement et tendresse intime, ou, ailleurs dans le chansonnier, amitié tendre et chérie, feu de la tendresse, délices d'un tendre attachement) avec lequel les maçons du XVIIIe s'extasient devant la découverte de leur rencontre.

Rencontre et Amitié

… Ainsi, la Maçonnerie devient le Centre d’Union et le Moyen de cimenter une Amitié véritable entre des personnes qui sans cela ne se seraient jamais rencontrées …

(premier paragraphe des Constitutions d’Anderson)

Il faut tenter de se remettre dans l’esprit du temps pour réaliser à quel point cette idée, dans des sociétés aussi stratifiées, était révolutionnaire. C’est d’ailleurs probablement la nouveauté d’un tel objectif qui explique le succès et la rapide expansion de la Franc-maçonnerie tout au long du XVIIIe siècle.

Ce n’est en effet pas à une banale rencontre, comme celles que chacun fait à tout instant dans sa vie sociale, qu’invite la maçonnerie, mais à une rencontre amicale. Mieux, il ne s’agit pas de n’importe quelle amitié, le texte spécifie : d’une amitié véritable.

Plus encore : la création de cette amitié n’est pas un sous-produit fortuit et facultatif de la rencontre, elle en est explicitement l’objectif, dont la maçonnerie n’est que le moyen. C’est donc bien, pour le dire avec les mots d’aujourd’hui, l’objet social de l’association.

Un des Noêls anciens au patois de Besançon utilise l'air Que ce repas est magnifique et ce recueil en donne une partition sous le n° 38. Sa métrique (8/8/10/10) est légèrement différente de celle-ci (8/8/12/10).

On retrouvera cette chanson en 1806 dans la Muse maçonne (p. 144), d'où elle sera recopiée dans le recueil Eleusine (p. 41).