Cantate pour l'inauguration du nouveau bâtiment de la Loge Modestia cum Libertate

 

Cette cantate op. 5 fut composée en 1811, pour l'inauguration du nouveau bâtiment de la Loge zürichoise Modestia cum Libertate, par Anton LISTE (1772 - 1832), sur un texte d'Heinrich Lavater.

Elle a fait l'objet d'un enregistrement par Steve Davislim, ténor, et James Rutherford, basse, accompagnés au piano par Wiliam Fong (CD Guild GMCD 7184). Vous pourrez en entendre quelques extraits, en cliquant sur les hauts-parleurs situés en face des parties en gras du texte ci-dessous (N.B. : ces fichiers .wav que vous entendrez sont, pour ne pas ralentir la transmission et être audibles même sans ADSL, des fichiers mono en très basse fidélité, qui ne rendent évidemment pas compte de la qualité de l'enregistrement original).

Concernant l'auteur du texte, nous ignorons s'il s'agit du fils (1781-1846) de Diethelm Lavater, Heinrich (qui fut initié dans cette Loge en 1811), ou de son neveu Johann  Heinrich (1768-1819), initié en 1788 à Regensburg et qui devint en 1817 le Vénérable de Modestia cum Libertate.

Merci à Paul W. et à Alain P. pour la traduction française.

Chor 

   Singt mit frohen Feyertonen 
Brüder! diesen Weihgesang 
Lasst in dieses Tempels Hallen 
Einen Lobgesang erschallen 
Dem, durch den das Werk gelang.
 
Wie mit heil'gen Melodien 
Asaph einst Moria's Tempel weiht, 
Allso weiht mit hehren Harmonien 
Diese Stätte stiller Weisheit heut! 

Recitativ 

Vielnahmiger! Allmächtiger! der du 
Durch das Gesetz die Welten alle steu'rst 
Die nur Gedanken deiner Weisheit sind, 
Und dem der Strebesinn nach höherem, 
Und Hekatomben guter Thaten nur 
Die liebsten Opfer sind, die Aetherfeu'r 
Vom Himmel selbst entzündet und verzehrt; 
Geweiht sey nun dies stille Heiligthum 
Zu deinem Tempel, und zum reinen Dienst 
Des Unsichtbaren; dem die Bildersprache 
Von jeder Zeit ein heil'ger Vorhang war, 
Ein Lichtschirm für das Aug' des Sterblichen, 
Der ungeblendet, nur allmählig wagt 
Ins Sonnenlicht mit Adlerskraft zu schau'n 

Arioso 
Eine Stimme 

    Wer den Fuss in diese Hallen setzet, 
Die wir Gott und edeln Thaten weih'n, 
Dessen Redlichkeit soll unverletzet, 
Dessen Herz soll treu und bieder seyn.
Licht und Wahrheit emsig zu erstreben 
Gott nur und der Tugend stäte zu leben.
Sey sein heiligster Entschluss! 
Sey sein köstlichster Genuss! 

Zweyte Stimme 

Wie in der verschlossnen Halle 
Künstlich erhöhetes Licht 
Dunkeln Schatten durchbricht 
So soll aus des Irrthums Truggewinden
Ausweg durch des Ordens Lehren finden
Wer nach lichter Erkentnis strebt 
    Neugehoben, wird der einst sich sehen, 
Zu der Wisselnchaft heiligen Höhen 
Wer im Vereine mit Weisen lebt! 

Duett 

Und des Armen bange Klage 
Finde hier ein offnes Ohr; 
Liebe ruft der Rettungstage 
Aus der Nächte Grau'n hervor 
Menschenliebe und Ebarmen
Kühle hier geheimen Schmerz! 
    Bruder komm'! in Bruderarmen 
Findt hier Ruh' ein wundes Herz. 

Schlus-Chor 

    So bleibt denn lang ihr heiligen Räume 
Bleibt immer euerm Zweck geweiht! 
Und dunkeln uns des Lebensträume, 
So würk' der Enkel Thätigskeit 
Mit Mäurertreu, ein Werk zu bau'n 
Das Engel selbst mit Wonne schau'n 

Chœur

Chantez avec allégresse
Ce chant de consécration, mes Frères !
Faites résonner les salles de ce Temple
D'un chant de louanges
À Celui par qui l'œuvre réussit.
De la même façon qu'avec des mélodies sacrées
Asaph consacra autrefois le temple de Moria,
Consacrons aujourd'hui avec de sublimes mélodies
Ce lieu de Sagesse tranquille.

Récitatif

O Toi qui as plusieurs noms, Tout-puissant !
Qui diriges par la loi tous les mondes
Qui ne sont que des pensées de Ta sagesse,
Et à qui l'aspiration vers le haut
Et les hécatombes de bonnes actions
Ne sont que les offrandes les plus chères que les feux célestes
De l'éther allument et consument;
Que soit maintenant consacré ce sanctuaire tranquille
Comme Ton Temple au pur service
De l'Invisible ; auquel les métaphores 
De tous les temps furent un rideau sacré,
Un écran lumineux pour les yeux des mortels,
Qui, sans être éblouis, ne peuvent que graduellement
oser regarder vers la lumière solaire avec la force de l'aigle.

Arioso
Une voix

Pour qui met le pied dans ces salles,
Que nous consacrons à Dieu et à ses nobles actes,
Que son honnêteté ne soit jamais blessée,
Son cœur toujours fidèle et loyal.
Chercher avec ferveur la Lumière et la Vérité
Ne vivre que pour Dieu et la Vertu,
Que ceci soit sa décision la plus sacrée
Et son plaisir le plus exquis !

Deuxième voix

De même que dans une salle close
La lumière dont l'intensité est artificiellement accrue
Transperce les sombres ténèbres,
De même, pour échapper aux illusions de l'erreur,
Celui qui aspire la Lumière de la Vérité.
Trouvera une issue dans les leçons de l'Ordre.
Se verra élever un jour
Aux hauteurs sacrées de la Science,
Qui vit en accord avec les sages !

Duo

Que la complainte anxieuse du pauvre
Reçoive ici une oreille attentive ;
L'amour appelle le jour de la rédemption
Depuis l'horreur de la nuit ;
Que l'amour du prochain et la compassion
Apaisent ici la douleur secrète !
Frère, viens ! Dans des bras fraternels
Un cœur blessé trouve le repos.

Chœur final

Restez longtemps, ô salles sacrées,
Restez toujours consacrées à votre but !
Et si nos rêves de la vie s'assombrissent,
Que nos petits-enfants agissent
Avec fidélité maçonnique pour bâtir une œuvre
Que les anges eux-mêmes regardent avec volupté.

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