Le Mystère
Ce cantique est le premier (il figure aux pages 47-8) du recueil édité en 1788 par le Frère de Saint-Aubin sous le titre les Oracles de la Vérité.
C'est lui-même précisément qui est l'auteur de ce cantique, dans une Loge dont il venait de devenir membre trois ans plus tôt, Saint-Jean de Jérusalem d'Ecosse, Mère-Loge Ecossaise à Lyon, dite aussi Loge de Malte du fait qu'elle comptait parmi ses membres plusieurs chevaliers de Malte autour du commandeur Tulle de Villefranche, Vénérable en 1782.
Une Loge qui se glorifie d'être écossaise - et a fortiori Mère-Loge Ecossaise - est ordinairement très élitiste (le Tableau de celle-ci comprend cependant une majorité de négociants, et en 1785 le Vénérable était un roturier ; on sait que des conflits y avaient éclaté en 1783) et très fière de pratiquer un certain ésotérisme.
Saint-Aubin, qui n'était qu'un tâcheron du monde théâtral, a en tout cas dû se sentir très honoré d'y accéder (on notera cependant qu'il ne figure pas au Tableau dont on dispose pour cette époque) et il a, dans ce cantique, flatté le goût des mystères, tout en rendant hommage à son esprit d'égalité.
Si jamais je prends un Epoux [je veux que l'Amour me le donne] est un air (voir partition complète à la p. 245 de ce document) du Huron, de Grétry et Marmontel (1768), d'après le conte de Voltaire, l'Ingénu.
CANTIQUE
Chanté par le Frère M. de St. A. lors de son affiliation à la Respectable Loge de St. Jean de Jerusalem, Mère-Loge Ecossaise à l'Orient de Lyon, le 17 Avril 1785.
Air : Si jamais je prends un Epoux.
A l'abri des cruels destins,
Sous les loix de l'égalité, |
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Ah
! peut-on admirer assez Vos augustes Mystères !
La candeur, la
fidélité, |