Le Sorcier
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Ce cantique est l'autre des deux cantiques de Louis René François Bienvenüe (1760-1835) cités par Jacques Brengues dans son ouvrage Les francs-maçons dans la ville - Saint-Brieuc 1760-1990 (Ed. Soreda 1995).
Brengues reproduit (partiellement) Le Sorcier d'après la biographie rédigée par son fils Arsène (1798-?), également maçon : ce texte est resté manuscrit, mais il est détenu par Brengues.
Air: du Vaudeville d'Épicure
Amis de la maçonnerie
Savez-vous ce qu'on dit de vous
Et que d'un peu de diablerie
Le peuple vous accuse tous :
Dès que quelqu'un de nous se montre,
Toutes les vieilles du quartier
De crier: fuyez sa rencontre !
C'est un maçon, c'est un sorcier !
Mais tandis qu'ici je m'égare
A chanter ces faibles couplets ;
Et que ma muse un peu bizarre
Rend mal des sentiments si vrais,
Riant de la sottise extrême
Du rimeur qui vient l'ennuyer ;
Chacun de vous dit en lui-même
Notre frère n'est pas sorcier.
Arsène Bienvenüe précise que l'assemblée répétant en chœur avait soin de retourner le refrain et de dire :
Chacun de nous dit en lui-même
Notre frère est un vrai sorcier!
Il estime qu'ainsi le poète avait la manière de s'attirer le compliment.
Le thème, traité avec humour, de l'accusation de sorcellerie se retrouve dans le chansonnier à toutes les époques. On le rencontre dès la première moitié du XVIIIe, dans l'Apologie des Francs-maçons :
Bien des gens
disent qu’au Grimoire
Nous nous connaissons,
Et que dans la Science Noire
Nous nous exerçons.
Il sera aussi repris à la fin du XIXe dans la chanson Dans leurs sombres cavernes.
Voir la partition de l'air mentionné.