Un buste de Napoléon

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Il y a peut-être déjà trop - tant elles se ressemblent par leur servilité - de chansons napoléonolâtres sur ce site.

Il nous a cependant paru valoir la peine d'ajouter celle-ci, intitulée Couplets chantés en loge pour l'inauguration du Buste de l'Empereur, qu'on croit n'être pas Maçon : elle montre en effet que, à l'époque, la légende (puisqu'il semble bien que ce ne soit effectivement qu'une légende) de l'appartenance de l'Empereur à l'Ordre ne s'était pas encore répandue.

Comme celle-ci, elle est extraite (pp. 151-3) d'un chansonnier profane, imprimé à Meaux en 1809, Le Chansonnier Joyeux orné d'une vignette, avec musique, pour l'An 1810 (frontispice ci-contre). Celui-ci figure, sous la cote Bibliothèque municipale de Lyon Chomarat A 6067, dans les collections de cette Bibliothèque, laquelle nous a obligeamment autorisé à faire usage sur ce site des clichés (crédit photographique Bibliothèque municipale de Lyon, Didier Nicole) qu'elle nous en a fournis, et que nous avons adaptés pour les mettre aux normes du présent site.

     

COUPLETS

 

Chantés en loge, pour l'inauguration du Buste de l'Empereur, qu'on croit n’être pas Maçon.

 

Air du petit Matelot.

 

Le dirai-je, ô Napoléon ?
Il manque un mot à ton éloge :
Quand le monde est plein de ton nom,
Pourquoi l’ignore-t-on en loge?
Tu seras Maçon dès ce soir,
De notre amour nouvelle preuve ....
L’embarras, pour le recevoir,
C’est d’imaginer quelque épreuve.

 

D'abordl que lui prescrira-t-on
Dans l'appartement solitaire ?
Son testament ? .. mais à quoi bon ?
Qui ne sait le bien qu'il veut faire ?

 

La France est son enfant gâté,
Il est le père le plus tendre.
Gloire, paix et prospérité,
Voilà ce qu'elle en doit attendre.
Dana le temple il est introduit ;
De voyager l'heure est venue.
Je plains l'expert qui le conduit,
S'il a le pas de la tortue.

 

Demandez à François I.er
[François II est du vieux langage)
Il sait, à ne pas l'oublier,
Comment Napoléon voyage.
Ici l'on a vu se troubler
Parfois un courage vulgaire;
Mais voulons nous faire trembler
Celui qui fait trembler la terre ?

 

Que nos grands assauts sont petits !
Comme il rirait de l’imposture,
Du tonnerre affreux d'Austerlitz
Trop risible miniature !

 

Qu’il soit donc aussi-tôt admis,
Sans tout ce vain préliminaire.
Mais dans quel grade, à votre avis,
Doit-il entrer au sanctuaire ?
Ne sera-t-i1 qu'un apprenti ?
Ah ! vous en rougiriez peut-être,
Quand tout le monde a consenti
A le révérer comme un maître.

 

Qu'à l’orient il soit assis,
C’est là que sa place est marquée.
Rappelons-nous comme jadis
Il brilla dans cette contrée :
Il dirigera nos travaux,
Il sera le Dieu de ce temple :
Vers le bien nos efforts nouveaux
S'affermiront par son exemple.

On remarquera, au dernier couplet, l'allusion à la campagne d'Egypte, qui, malgré la victoire des Pyramides, ressemble pourtat plus à un échec qu'au titre de gloire évoqué ici.

Voir sur l'air.

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