RÉCIT.
ORdre ignoré du profane vulgaire,
Ordre augufte & que je révere,
C’eft à toi qu’aujourd’hui je confacre mes fons :
Que dans mes tranfports téméraires,
Un peuple d’amis & de freres
Soit à jamais l’objet de mes chanfons.
AIR.
Du haut du célefte empirée,
La vertu nous dicta des loix,
Et quittant la voûte facrée,
Parmi nous la divine Aftrée
Paroît une feconde fois.
Loin du fafte & de l’impofture,
Nous formons de fages defirs ;
Une volupté toujours pure,
Les fentimens & la nature
Nous fourniffent les vrais plaifirs.
Du haut du célefte empirée,
La vertu nous dicta des loix,
Et quittant la voûte facrée,
Parmi nous la divine Aftrée
Paroît une feconde fois.
RÉCIT.
Mais que vois-je ! Enviés du refte des mortels,
Va-t-on fermer le temple, abattre nos autels ?
A notre innocence plaintive,
A notre troupe fugitive
Va-t-on interdire nos jeux ?
Oui, ceux que contre nous le préjugé captive,
S’uniffent pour brifer les plus aimables nœuds.
AIR.
Noire calomnie,
Barbare furie,
Tu fors des enfers ;
Ton fouffle perfide
Infecte les airs ;
Ta bouche homicide
Emeut l’univers.
Sur nous tu t’arrêtes,
Déjà tu nous prêtes
Tes traits dangereux ;
Tu troubles nos fêtes,
Tu proscris nos jeux ;
J’entends fur nos têtes
Tes ferpens affreux.
Noire calomnie,
Barbare furie,
Tu fors des enfers ;
Ton fouffle perfide
Infecte les airs ;
Ta bouche homicide
Emeut l’univers.
RÉCIT.
Monftre, arrête, & d’un fexe aimable, mais jaloux,
Qui contre nous s’offenfe & déjà nous menace,
Ceffe d’allumer le courroux ;
Ne vas point à notre difgrace
Ajouter ce revers le plus cruel de tous.
ARIETTE.
A quel foupçon imaginaire,
Sexe charmant, vous livrez-vous ?
L’on ne fort jamais d’avec nous
Que difcret, fidele & fincere.
Ces vertus ont de quoi vous plaire,
Nous les exerçons chaque jour,
Des loix qui forment au myftere,
Forment des cœurs au tendre amour.
A quel foupçon imaginaire,
Sexe charmant, vous livrez-vous ?
L’on ne fort jamais d’avec nous
Que difcret, fidele & fincere.
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