Abel

 

Karl Friedrich Abel (1723-1787 ; ci-contre, portrait par son ami Gainsborough vers 1765), virtuose de la viole de gambe mais aussi claveciniste et corniste, composa notamment pour son instrument de prédilection. Employé d'abord à Dresde, il s'installa ensuite à Londres, pendant l'hiver 1758-9, et s'y associa à Jean-Chrétien Bach pour fonder en 1765 les Bach-Abel Concerts.

Tous deux participèrent au concert inaugural du Masonic Hall le 23 mai 1776 puis furent admis en 1778 à la Loge The Nine Muses avec dispense de tout droit à acquitter.

 

Voici ce qu'en dit Fétis dans son T. 1 :

ABEL (Charles-Frédéric), musicien célèbre et le plus habile joueur de basse de viole de son temps, né à Cœthen vers 1724, fut admis à l'école de Saint-Thomas de Leipsick, et y apprit la musique sous la direction de Jean-Sébastien Bach. Ses études terminées, il entra dans la chapelle du roi de Pologne à Dresde, et y demeura pendant dix ans. La modicité de ses appointements et quelques discussions désagréables avec le célèbre compositeur Hasse, qui dirigeait alors la chapelle royale, décidèrent Abel à donner sa démission en 1759. Après avoir parcouru l'Allemagne dans un état voisin de l'indigence pendant près d'une année, il se rendit en Angleterre, où il put tirer parti de ses talents. Le duc d'York devint son protecteur et le fit entrer dans la musique de la reine, avec deux cents livres sterling de traitement. Peu de temps après il devint directeur de la chapelle de cette princesse. Son séjour à Londres dura sans interruption jusqu'en 1783 ; mais, à cette époque, le désir de revoir son frère, Léopold-Auguste, directeur des concerts du duc de Schwerin, le ramena en Allemagne. Il se fit entendre à Berlin et à Ludwigslust, et, quoiqu'il eût alors soixante-quatre ans, il excita l'admiration générale par l'expression et la netteté de son jeu. Frédéric-Guillaume, alors prince royal de Prusse, lui fit présent d'une tabatière fort riche et de cent pièces d'or pour lui témoigner sa satisfaction. De retour en Angleterre, il entreprit d'y donner des concerts publics ; mais cette spéculation n'ayant pas réussi, le dérangement de ses affaires l'obligea à passer quelque temps à Paris ; il ne tarda point à retourner à Londres, où il mourut, le 22 juin 1787, à la suite d'une sorte de léthargie qui dura trois jours. Quoique d'un caractère irascible et brutal, il était bien reçu dans la société. Son défaut principal était la passion du vin, qui probablement abrégea ses jours.

Les Anglais font maintenant peu de cas des compositions d'Abel ; cependant elles se distinguent par un chant pur et une harmonie assez correcte. Elles consistent en dix-sept œuvres, publiés à Londres, à Paris, à Berlin, etc [suit une liste]

Presque tous ces ouvrages ont été arrangés pour divers instruments. Abel a écrit quelques morceaux pour l'opéra anglais Love in a village, représenté à Londres en 1760, et pour Bérénice, 1764. Jean-Baptiste Cramer a été le meilleur élève d'Abel.

       

       

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