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Samuel Arnold
(1740-1802) fut chef d'orchestre, organiste et compositeur (principalement d'opéras, de glees
et de musique religieuse). Il devint en 1773 Doctor of Music
de l'Université
d'Oxford. Il travailla pour de nombreux théâtres londoniens (dont
Covent Garden). Il fut l'organiste de la Chapelle Royale (1783) et
(1793) de l'abbaye de Westminster, où il est inhumé (on peut voir sa
stèle ci-contre).
Les amateurs liront avec
intérêt les pages (255-260) que lui consacre Stephen Charles Foster dans sa
thèse
‘To Entertain the Fancy’: The Orchestral Concert Song in England, 1740-1800.
Dans l'ouvrage
British Freemasonry, 1717-1813 par Cécile Révauger et Robert Peter, il est mentionné qu'il fut membre de la
Royal Somerset Lodge ; cette Loge (n° 973) n'ayant été fondée
qu'en 1863, il faut supposer qu'il s'agit plutôt de la loge
Royal Somerset House, supposition qui trouve confirmation (p. 79)
dans l'ouvrage
de David Wyn Jones, Music in Eighteenth-Century Britain.
On
trouvera ici le texte
d'une Ode dont Arnold a fait la partition.
Voici ce qu'en dit Fétis
dans son tome 1 :
ARNOLD (Samuel), docteur en musique,
né à Londres le 10 août 1740, reçut les premières leçons de musique d'un musicien nommé
Gates, alors maître des enfants de la chapelle royale, et termina ses études dans cet art sous
le docteur Nares. C'est donc à tort qu'on a dit (Dict. hist. des Mus., Paris, 1810) qu'il était Allemand, et qu'il avait été élève de Haendel. A
peine Arnold eut-il atteint l'âge de vingt-cinq ans qu'il fut engagé par les directeurs de
Covent-Garden à travailler pour leur théâtre ; il débuta par le petit opéra-comique intitulé :
Maid of the Mill (la Fille du Moulin). Les éloges qui furent donnés à sa musique le déterminèrent à s'exercer sur un oratorio, et il écrivit
The Cure of Saül (la Guérison de Saül), qui fut exécuté en 1774, et qui lui fit une grande réputation en Angleterre. A celui-ci succéda, dans l'année
suivante, Abimelech ; en 1776 il donna The prodigal Son (l'Enfant prodigue), et en 1777
La Résurrection. Dans les intervalles qui séparent ces productions il fit la musique de plusieurs
opéras, farces et pantomimes. A la mort du docteur Nares, qui eut lieu au commencement de
1783, Arnold lui succéda dans la place d'organiste du roi et de compositeur de la chapelle
royale. Ces emplois l'obligèrent à écrire un grand nombre d'offices, d'antiennes et de psaumes, qui sont fort supérieurs à ses autres ouvrages, bien qu'ils soient moins connus. L'année suivante il fut choisi comme sous-directeur
de la musique de Westminster pour la commémoration de Haendel. Ce fut aussi Arnold que
le roi d'Angleterre chargea de diriger la magnifique édition des œuvres de ce grand musicien,
qui fut publiée à Londres en 1786, en 30 vol. in-fol. Il eut le tort de ne pas donner assez de soins
à cette édition, et d'y laisser une multitude de fautes qui la déparent, et qui font préférer souvent
les anciennes éditions données par Walsh, sous les yeux de Haendel. Vers la fin de l'année 1789,
l'Académie de musique ancienne le nomma son directeur : il a conservé cette place jusqu'à sa
mort. Celle-ci fut hâtée par une chute qu'il fit en voulant prendre un livre dans
sa bibliothèque: il se brisa le genou ; et, nonobstant les soins qu'on lui prodigua, il cessa de vivre le 22 octobre 1802, après avoir langui pendant plus
d'une année. Ses restes furent déposés à l'abbaye de Westminster ; et les choristes de celte abbaye
se réunirent à ceux de Saint-Paul et de la chapelle royale pour chanter à ses obsèques un
service funèbre composé par le docteur Calcott. De pareils honneurs prouvent la haute estime
que les Anglais ont eue pour les talents d'Arnold ; tous leurs biographes s'accordent, en effet, pour
vanter le mérite de ses productions : néanmoins j'avoue qu'en examinant ceux de ses ouvrages
qui ont été gravés, je n'y ai rien trouvé qui pût justifier les éloges qu'on leur a prodigués.
Le chant en est commun et dépourvu d'élégance ; la qualité qui m'y a paru la plus remarquable
est la pureté d'harmonie.
Le docteur Arnold a composé sept oratorios,
cinquante-cinq opéras anglais, outre un grand nombre de pantomimes, odes, sérénades et
farces.
(Suit une liste d'oeuvres.)
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