André (fils)
En cliquant ici, vous entendrez le 1er couplet de son Festlied, interprété par les Rhein-Main-Vokalisten dirigés par Jürgen Blume (CD Aus diesen heiligen Hallen - Freimaurermusik aus dem Tempel der Loge Zur Einigkeit Frankfirt am Main, Prospect LC03695)
Né dans une famille très musicale (son père ainsi que plusieurs de ses enfants sont mentionnés par Fétis), Johann Anton André (1775-1842) fut instrumentiste, chanteur, éditeur, essayiste et compositeur. |
Voici ce qu'en dit Fétis dans son volume 1 :
ANDRÉ (Jean-Antoine) ... est né à Offenbach le 6 octobre 1775 ... Les biographes allemands assurent qu'André n'était âgé que de deux ans lorsqu'il montrait déjà d'heureuses dispositions pour la musique. Les premières leçons de violon et de piano lui furent données à Berlin, dans le temps où son père dirigeait l'orchestre de l'Opéra. L'art du chant lui fut enseigné par le ténor Marschbaüm, et il y fit des progrès ; à l'âge de huit ou neuf ans il chantait avec goût et justesse des airs fort difficiles. De retour à Offenbach, quand son père alla se fixer définitivement dans cette ville, André s'y livra avec ardeur à l'étude du violon et du piano ; il y prit aussi des leçons d'harmonie et d'accompagnement, et le chanteur Righetti, qui passa quelque temps à Offenbach, en 1786, lui fit contracter de bonne heure l'habitude de déchiffrer la partition. L'année suivante, il fut confié aux soins de Ferdinand Fränzel pour achever ses études de violon ; deux années de leçons de ce maître le rendirent habile sur cet instrument. Ses premières compositions avaient été des symphonies qu'il écrivait pour des concerts d'amateurs ; mais le premier ouvrage qu'il avoua fut une sonate de piano avec accompagnement de violon, composée pendant un voyage qu'il fit à Manheim et à Strasbourg avec son père. En 1789, il retourna à Manheim pour y continuer ses études de violon sous la direction de Fränzel : il y fut nommé premier violon adjoint du théâtre de la cour ; mais l'année suivante il fut obligé de retourner à Offenbach pour y diriger le commerce de musique de son père, qui voyageait en Saxe. Ce fut aussi dans la même année 1790 qu'il remplit les fonctions de chef d'orchestre au spectacle dirigé par Bossmann : il n'était alors âgé que de seize ans.
La grande quantité d'ouvrages sortis de sa plume lui avait déjà donné une habitude d'écrire qu'il est rare de posséder à cet âge ; toutefois cette habitude pratique ne lui parut par suffisante ; il sentit la nécessité de faire des études plus sérieuses, et, en 1792, il retourna à Manheim pour faire un cours d'harmonie et de contrepoint sous la direction du maître de chapelle Volweller, qui, en moins de deux ans, le mit en état d'écrire correctement. Depuis 1793 jusqu'en 1796 il partagea le temps alternativement entre le commerce de musique et l'étude de son art. Il était dans sa vingtième année quand il partit pour l'université de Iena, où il resta jusqu'au printemps de 1797. Après avoir voyagé quelque temps dans le nord de l'Allemagne, il retourna à Offenbach en 1798 ; mais il n'y resta pas longtemps, car dans la même année il entreprit un second voyage musical à Mayence, Coblentz, Bonn, Cologne et Wesei. La mort de son père le rappela à Offenbach en 1799, et dès ce moment il se livra sérieusement à son commerce de musique ; ce qui ne l'empêcha pas toutefois de faire encore, dans le cours de la même année, une grande tournée musicale par Würtzbourg, Nuremberg, Erlangen, Ratisbonne, Augsbourg, Munich, Salzbourg, Passau, Linz et Vienne ; il revint à Offenbach par Prague, Dresde, Altenbourg, léna, Weimar, Gotha, Erfurt et Sondershausen. Il dut à ce voyage la connaissance des compositeurs les plus célèbres de l'Allemagne. Pendant son séjwir à Vienne, il acheta de la veuve de Mozart la collection de manuscrits qui avait été laissée par ce grand artiste. Le dernier voyage entrepris par André eut lieu en 1800 : il se rendit en Angleterre en passant par Cassel, Gœttingue, Hanovre, Hambourg, Cuxhaven, et revint par la même route. Depuis lors il n'a cessé de s'occuper de la composition et du commerce de musique. Cet homme actif et dévoué à l'art est mort à Offenbach, le 5 avril 1842.
La liste des ouvrages de sa composition qui ont été imprimés se compose de vingt et une symphonies pour l'orchestre (Manheim et Offenbach), trois concertos de violon, sept concertos pour divers instruments à vent, plusieurs recueils d'harmonie pour la musique militaire, deux messes, Rinaldo et Alcina, opéra (1799), sept œuvres de quatuors pour deux violons, alto et basse, six œuvres de sonates de piano, des sérénades pour orchestre, des danses, des fantaisies et des airs variés pour plusieurs instruments, des cantates, des romances et des chansons. La musique d'André manque d'invention, mais elle est agréable, et l'harmonie en est assez purement écrite. Sa maison de commerce de musique était au rang des plus considérables de l'Allemagne.
En 1832 André a annoncé un traité général de la musique sous le titre de Lehrbuch der Tonkunst, en six volumes grand in-8°. Le premier volume a paru au mois de juillet de la même année. Il est relatif à la science de l'harmonie et contient une instruction sur la génération des accords, leur emploi à deux, trois, quatre et un plus grand nombre de parties, les règles de la modulation dans les tons majeurs et mineurs, une instruction sur l'ancienne tonalité, la mélodie et l'harmonie des chorals, avec de nombreux exemples. Le second volume, divisé en trois parties, renferme la science du contrepoint simple et double, l'imitation canonique et la fugue. Les autres volumes, destinés à la mélodie, à la rhythmique, à la musique instrumentale, à la composition du chant, au style, à la forme des pièces de musique et à l'usage des voix et des instruments, n'ont pas paru, et n'ont pas été vraisemblablement achevés par l'auteur. On a aussi d'André : 1° un catalogue thématique des œuvres de Mozart composées depuis 1784 jusqu'à la fin de 1791, d'après les manuscrits originaux, dont André était devenu possesseur. Ce catalogue, publié à Offenbach, in-4° sous ce titre : Thematisches Verzeichniss sämmtlicher compositionen Von W. A. Mozart, a eu une deuxième édition avec le portrait de Mozart, en 1829. — 2° Une méthode de violon intitulée Anleitung zum violinspielen, en français et en allemand, Offenbach, André. Il y a des éditions allemandes publiées à Brunswick, chez Spehr et à Vienne, chez Artaria. Il y en a aussi une édition française, publiée à Paris, chez Dufaut et Dubois.
Il fut initié en 1808 à la Loge de Francfort s/Main Sokrates zur Standhaftigkeit (bijou ci-dessous à gauche) et, peu après sa fondation en 1812, devint membre de la Loge d' Offenbach am Main Carl und Charlotte zur Treue.
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Il est l'auteur en 1809 du recueil
XXIV Maurer-Gesänge mit Begleitung des Pianoforte
zum Gebrauche der [Loge] Socrates zur Standhaftigkeit i.O. zu Frankfurt am Mayn
und derselben bey Gelegeneheit der Einweihung eines neuen Locals brüderlich geweihet von A. André. 5809.
Un de ces lieder, An einen neu aufgenommenen Bruder, fait l'objet d'une page de ce site.
Une autre page de ce site est relative à sa version du texte Wir folgen dem schönsten der Triebe (Nous suivons la voie la plus belle) d'Aloys Blumauer.
Deux de ces pièces ont été enregistrées au CD Aus diesen heiligen Hallen - Freimaurermusik aus dem Tempel der Loge Zur Einigkeit Frankfurt am Main (Prospect LC03695, interprétation des Rhein-Main-Vokalisten dirigés par JÜrgen Blume) : (plage 11) Armenlied (incipit Wer tief gerührt) (plage 15) Festlied (incipit Heilig ist der Hang)
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Trois de ces pièces font l'objet d'une page du RISM :