Catrufo
|
Napolitain, Joseph (Gioseffo, Giuseppe) Catrufo (Catruffo, Cartufo), dit Spagnoletto (1771–1851), fut, après ses études musicales et une carrière militaire terminée en 1804, chanteur, compositeur et pédagogue. Il vécut en Italie et à Malte, puis à Genève à partir de 1804, puis, à partir de 1810, en France, et enfin à Londres à partir de 1835.
La partition de sa barcarolle vénitienne intitulée la brise du matin est accessible via une page (repère FVM 051) du site de la bibliothèque musicale de l'Université de Buffalo (Etat de New York, USA).
|
Voici ce qu'en dit Fétis : CATRUFO (Joseph), compositeur dramatique, est né à Naples le 19 avril 1771. A l'âge de douze ans, c'est-à-dire en 1783, il fut admis au conservatoire de la Pietà de' Turchini, et il y commença l'étude de la musique. Ses maîtres furent, dans cette école, Tarentino pour l'étude de la basse chiffrée ou des partimenti, Sala pour le contrepoint , Tritto pour la coupe dramatique des morceaux et la facture de la partition, enfin la Barbiera pour le chant. Vers la fin de 1791, ses études étant terminées, il partit pour Malte, où il écrivit, l'année suivante, deux opéras bouffes, il Corriere, en deux actes, et Cajacciello disertore, en un acte. Mais bientôt les travaux de Catrufo furent interrompus par les événements militaires qui occupèrent l'Italie. Fils d'un ancien officier espagnol, il était destiné par ses parents à la profession des armes ; il entra au service, et, lors de la révolution de Naples, il prit parti dans l'armée française, fit les campagnes d'Italie, et partagea la gloire des drapeaux français. Adjudant de place à Diana-Marina, il se mit à la tête des habitants de cette ville et donna des preuves de courage en la défendant contre les attaques d'une escadre anglaise. Au milieu de ses faits d'armes, il revenait quelquefois à l'objet de ses goûts, à la musique, qui avait fait les délices de sa jeunesse. C'est ainsi qu'au carnaval de 1799, il donna sur le théâtre d'Arezzo il Furbo contro il Furbo, opéra bouffe en deux actes, et qu'il écrivit pour la cathédrale de cette ville une messe et un Dixit à quatre voix, avec chœur et orchestre. Dans la même année, il composa aussi pour le théâtre de la Pergola, à Florence, quelques morceaux qui furent introduits dans les opéras de divers auteurs. Retiré du service militaire en 1804, Catrufo se fixa à Genève, et écrivit dans la même année pour l'église de l'Auditoire un Christus factus est pro nobis, à voix seule avec orchestre. Il fit aussi représenter au théâtre de cette ville, depuis 1805 jusqu'en 1810, quatre opéras-comiques français, savoir : Clarisse, en deux actes; la Fée Urgèle, en trois actes ; l'Amant alchimiste, en trois actes, et les Aveugles de Franconville, en un acte. Pendant son séjour à Genève , Catrufo fit le premier essai de l'enseignement mutuel appliqué à la musique, et cet essai lui réussit. Ce fut pour ce cours qu'il écrivit les Solfèges progressifs qu'il a publiés à Paris, en 1820, chez Pacini. Arrivé à Paris, vers le milieu de 1810, il se livra à l'enseignement du chant, et publia, l'année suivante, un recueil de Vocalises qui fut adopté pour l'usage du Conservatoire de Milan. Au mois de novembre 1813 il fit représenter au théâtre Feydeau l'Aventurier, opéra-comique en trois actes, qui n'obtint qu'un succès médiocre ; cet ouvrage fut suivi de Félicie, ou la Jeune Fille romanesque, en trois actes (1815), qui fut bien accueilli du public et qui resta au théâtre, d'Une Matinée de Frontin, en un acte (1815) ; de la Bataille de Denain, en trois actes (1816) ; de la Boucle de cheveux, en un acte (1816); de Zadig, en un acte (1818) ; de l'Intrigue au château, en trois actes (1823) ; du Voyage à la cour, en deux actes ; des Rencontres, en trois actes (1828) ; et du Passage du régiment (1832). ... En 1835 Catrufo s'est établi à Londres comme professeur de chant. Il est mort dans cette ville, le 19 août 1851, à l'âge de quatre-vingts ans. Fétis donne également une liste d'autres oeuvres, comprenant des pièces pour piano et surtout de la musique vocale : parmi celles-ci, des romances, un hymne républicain pour ténor, chœur et orchestre (Florence, 1799), une cantate avec chœur à grand orchestre exécutée à Empoli (Toscane) pour la cérémonie funèbre à l'occasion de l'assassinat des plénipotentiaires français de Rastadt, une cantate (Pavie, 1800) à voix seule avec chœur et orchestre pour célébrer la bataille de Marengo, ... On peut citer également, parmi ses ouvrages pédagogiques : le Mécanisme de la voix, ouvrage élémentaire ; L'Art de varier un chant donné ; Traité des voix et des instruments, à l'usage des compositeurs ; Barème musical, ou l'Art de composer de la musique sans en connaître les principes ; Des voix et des instruments à cordes, à vent et à percussion. Ouvrage à l'usage des personnes qui veulent écrire la partition et arranger les morceaux en harmonie (1830) ; Méthode de vocalisation (1831). |
A la page 154 de la Lyre maçonnique pour 1812, on trouve un texte de Jacquelin que Catrufo a mis en musique (Jacquelin reproduit d'ailleurs ce texte en 1816 à la p. 196 de son Chansonnier franc-maçon) ; nous ne le reproduisons pas, car il ne nous semble pas en valoir la peine ; le texte n'a d'ailleurs pas le moindre caractère maçonnique, même si la mention le choeur des Frères (FF avec triponctuation) en tête du refrain indique que c'est bien pour une cérémonie funèbre à caractère maçonnique qu'il a été, soit composé, soit réutilisé. Mais la mention au bas de son intitulé (ci-contre) permet de garantir l'appartenance maçonnique de Catrufo. Cette page a été mise en ligne le 15.9.2010. Sauf erreur, nous pensons qu'il s'agit de la première mise en évidence de l'appartenance maçonnique de Catrufo. |