Charles DIBDIN

En cliquant ici, vous entendrez (fichier midi séquencé par Lesley Nelson-Burns et emprunté à la page concernée du site The Contemplator's Short Biography of Charles Dibdin) sa chanson The Lass That Loves A Sailor

 

Dix-huitième enfant d'une famille pauvre, Charles DIBDIN (1745 - 1814) fut un pittoresque autodidacte, partagé entre ses activités de compositeur, de chanteur, de directeur de théâtre, de romancier (Hannah Hewett), de poète, d'essayiste, de journaliste, de comédien, de librettiste et de satiriste (par le biais d'un spectacle de marionnettes : un précurseur des Guignols de l'info ?).

Plus attiré par la musique que par l'état religieux auquel le destinait sa famille, il partit, à l'âge de quinze ans, pour Londres et, après y avoir travaillé comme accordeur de clavecins, il fut bientôt engagé comme chanteur au Covent Garden, scène qui présenta en 1762 sa première oeuvre (dont il avait écrit tant la musique que les textes) et dont il devint en 1778 le compositeur exclusif. Mais le scandale d'une liaison avec une de ses choristes interrompit cette collaboration en 1782.

Il fut alors un des fondateurs du Royal Circus (devenu ensuite le Surrey theatre) dont il était directeur à vie. Un conflit avec ses partenaires mit dès 1785 un terme à cette carrière.

Il collabora alors avec le Drury Lane theatre, et voulut créer son propre théâtre, mais la construction, qu'il finançait lui-même, fut interrompue par une tempête. 

Après un exil de deux ans à Nancy (pour éviter la prison pour dettes ?), il décida en 1788 de tenter fortune aux Indes Orientales, mais son bateau essuya bientôt une tempête et dut faire escale à Torbay, où, dégoûté, il débarqua pour regagner Londres ... par la route.

Ayant rétabli, grâce à des tournées triomphales, sa situation financière, il revint à son projet de créer son théâtre : ce fut le Sans Souci à Leicester Square, où il était à la fois auteur, compositeur et acteur et où sa gaieté lui valut une grande vogue, qui ne dura cependant pas, ce qui entraîna la fermeture.

 

ci-contre : 

Dibdin est l'auteur d'une trentaine d'oeuvres lyriques et de 1400 chansons. Parmi elles, les chansons de marin à caractère patriotique, comme The Lass That Loves A Sailor, connurent un succès particulier. En 1803 d'ailleurs, Pitt lui demanda - ce qui lui valut une pension annuelle de 200 £ -  d'écrire des chansons destinées à renforcer le sentiment national contre la France, et l'on a dit qu'elles avaient servi la cause de l'Angleterre autant que 10.000 marins.

En 1799, Dibdin a publié à Philadelphie une sélection de ses chansons.

Il a aussi publié son autobiographie (en 4 volumes), The professionnal Life of Mr. Dibdin, written by himself (avec les textes de 600 chansons), dont la Monthly Review a rendu compte dans son n° de juin 1805 (pp. 152-158). Le critique estime que, pour la composition de chansons, il est inégalable en quantité et souvent en qualité. 

Dibdin y raconte qu'il a composé - paroles et musique - beaucoup de ses chansons en trois quarts d'heure. Il dit aussi que sa plus grande fierté est son indépendance d'esprit, et que, comme le dit une de ses chansons, son plus grand souhait est a blameless heart, unshaken health, my friends, my bottle, and my lyre (un coeur irréprochable, une santé inébranlable, mes amis, ma bouteille, et ma lyre).

Bien qu'on n'ait aucune indication sur sa Loge, Gefen écrit que son appartenance à la maçonnerie ne fait guère de doute. Son petit-fils en aurait d'ailleurs témoigné, selon les chercheurs américains. Mais plus indicatif à ce sujet est le fait qu'il soit l'auteur, non seulement de la musique, mais aussi du texte, de Harlequin Free Mason

On lui doit aussi un Freemason's Glee qui serait paru dans un des recueils (certainement pas le premier ni le deuxième) Apollonian Harmony mais que nous n'avons pas encore pu trouver. Mais il pourrait ne s'agir que de l'air initial de de Harlequin Free Mason, qui a été republié (p. 703) par le Ladie's Magazine de 1780 sous le titre Mason's Glee.

On trouve ici une biographie de Dibdin.

Les amateurs liront avec intérêt les pages (265-6) que lui consacre Stephen Charles Foster dans sa thèse ‘To Entertain the Fancy’: The Orchestral Concert Song in England, 1740-1800.

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