Fischer

En cliquant ici, vous entendrez un extrait de Im tiefen Keller sitz ich hier, interprété par Ludwig Hofmann (1895-1963) dans un enregistrement historique republié en CD (Preiser Records 89102) sous le titre Lebendige Vergangenheit Ludwig Hofmann

 

Johann Ignaz Ludwig Fischer (1745-1825), basse profonde, fut un des chanteurs les plus appréciés de son temps.

Voici le texte que lui consacre Fétis dans son volume 3 :

FISCHER (Louis), chanteur allemand de l'Opéra de Berlin, naquit à Mayence en 1745. Doué d'une belle voix de basse, il développa les avantages de cet organe par l'étude des principes de la musique. L'électeur de Mayence, l'ayant admis dans sa chapelle, lui permit d'aller achever son éducation vocale à Manheim, sous la direction de Raff, le plus grand chanteur que l'Allemagne a produit. L'électeur Palatin sut apprécier le mérite de Fischer, et l'engagea à son service. L'artiste demeura onze ans à Manheim, puis il suivit la cour à Munich. Ce fut en cette dernière ville qu'il reçut un engagement pour le Théâtre national et impérial de Vienne : il accepta les propositions qui lui étaient faites, et chanta quatre ans à ce théâtre. N'ayant pu s'entendre avec les entrepreneurs, au renouvellement de ses engagements, il quitta Vienne et se rendit à Paris où il chanta avec beaucoup de succès au concert spirituel, en 1783 (ndlr : 3 fois, en avril); puis il alla à Naples, chanta à Caserte, devant le roi, le rôle de Bartolo dans le Barbier de Séville, fut appelé à Rome, pour y chanter au théâtre Argentina dans un opéra de Marescalchi, et enfin joua à Venise au théâtre San-Benedetto, dans l'Adamira de Lucchesi. De retour dans sa patrie, en 1784, il accepta un engagement à la cour du prince de la Tour et Taxis, y resta cinq ans, et fit, en 1788, un voyage à Berlin. Le roi, l'ayant entendu avec plaisir, le rappela en 1789, pour jouer le rôle principal dans le Brenno de Reichardt. Le succès qu'il y obtint fut si remarquable, que le roi lui fit proposer un engagement pour le reste de sa vie, avec des appointements de deux mille thalers (7,500 francs), somme considérable pour ce temps. Fischer accepta, et dans le reste de sa carrière, il ne s'éloigna plus de Berlin que pour faire des voyages de peu de durée. C'est ainsi qu'en 1794 il se rendit à Londres, sur l'invitation de Salomon, pour y chanter aux concerts de Hannover-Square, et que, dans l'automne de 1798, il fit un second voyage à Vienne. A son retour il se fit entendre avec succès à Dresde et à Leipsick. L'étendue de sa voix, pleine et sonore, était depuis grave jusqu'à fa aigu. Un des rôles qui lui faisaient le plus d'honneur était celui d'Oroe, dans la Semiramide de Himmel. Cet artiste célèbre est mort à Berlin, en 1825. Reynold a gravé un portrait de Fischer qui est d'une grande ressemblance.

Il est assez remarquable que Fétis passe complètement à côté de ce qui est de nos jours considéré comme le vrai titre de gloire de Fischer : avoir créé en 1782 le rôle d'Osmin dans l'Enlèvement au Sérail. Fischer était d'ailleurs un intime de Mozart, qui composa pour lui les airs de concert K. 432 Cosi dunque tradisci ... Aspri rimorsi atroci et, en 1787, K. 512 Alcandro, lo confesso … Non sò, d'onde viene, et qui à son départ de Vienne pour Paris, lui fit une lettre de recommandation. En 1796, Fischer participa à un concert organisé par et pour sa veuve Constance.

Ses trois enfants, parmi lesquels il faut mentionner Anton Joseph, firent également carrière dans le chant.

Fischer a également composé, mais peu de ses oeuvres ont survécu. Parmi ses mélodies, la plus connue est Im tiefen Keller sitz ich hier (composée en 1802), que vous pouvez entendre sur cette page. 

 

Pendant sa présence à Vienne, il fut membre des Loges Zur Beständigkeit et Zur neugekrönten Hoffnung (l'Espérance nouvellement Couronnée, la Loge de Mozart). A Regensburg (Ratisbonne) il fut membre de la Loge Die Wachsende zu den drei Schlüsseln dont le fondateur et Vénérable était Karl Anselm de Tour et Taxis, qui fut précisément son employeur de 1784 à 1789.

L'ouvrage de Karlheinz Gerlach, Die Freimaurer im Alten Preußen 1738–1806, Die Logen in Berlin, cite (p. 492) la lettre qu'il écrivit en 1801 pour expliquer son départ de la Loge (merci à qui voudra bien en proposer une traduction correcte) : 

Dass ich mich des motos bediene: Stat pro rationa voluntas. Ich bin Maurer und werde es bleiben so lang ich lebe, den Eifer, das interesse fühle ich freylich nicht mehr, die Pflichten eines ächten Maurers werden mir aber ewig heilig seyn. Ich werde mich nie einer andren Loge einverleiben lassen; dass Recht jede Loge besuchen zu dürfen, wird mir nicht abgesprochen werden können. wird mir die Hochwürdige Mutter Loge erlauben ihre Logenkleidung tragen zu dürfen, werde ich es mit schuldigen Dank erkennen; bin ich imstand mit meinem geringen Talent bey feyerlichen Musiquen einigen Dienst zu leisten, so stehe ich jederzeit zu Befehl, der ich mich zu der Hochwürdigen großen Mutterloge Royal Yorck immer mit vieler Anhänglichkeit bekenne.

Retour à la table chronologique :

Retour à la table alphabétique :