Anton Bernard Fürstenau

En cliquant ici, vous entendrez le début du 3e mouvement, Rondo, de sa Sérénade pour flûte, alto et guitare op. 86, interprété par Bent Larsen à la flûte, Jan Sommer à la guitare et Lars Grunth à l'alto (CD Classico 209 The Fürstenaus)

Fils de Caspar Fürstenau et père de Moritz Fürstenau, Anton Bernard (ou Bernhard) Fürstenau (1792-1852) fut comme eux un flûtiste virtuose, qui se produisit en concert dès l'âge de 7 ans. 

Certaines de ses partitions sont accessibles ici, ici ou ici.

On lui doit aussi l'ouvrage pédagogique Kunst des Flötenspiels in theoretisch-practischer Beziehung (Breitkopf, 1844).

Une page consacrée à la Loge d'Oldenburg Zum goldenen Hirsch (fondée en 1752 et toujours active) le donne comme initié dans cette Loge et ensuite, après son installation à Dresde, affilié en 1820 à Zum Goldenen Apfel.

  

Voici ce qu'en dit Fétis dans son T. 3 :

FüRSTENAU (Antoine-Bernard), fils du précédent, est né à Munster, le 20 octobre 1792. A peine âgé de six ans, il reçut des leçons de flûte de son père, et ses progrès furent si rapides, qu'après avoir atteint sa septième année, il put se faire entendre dans un concert public. La flûte précieuse dont le duc lui fit ensuite présent fut un stimulant pour son zèle, et son talent précoce s'accrut dans une progression qui tenait du prodige. Chaque fois qu'il se faisait entendre à Oldenbourg et à Brème (où il faisait des excursions avec son père), il excitait autant d'étonnement que de plaisir. A l'âge de neuf ans, il commença à étudier les éléments de l'harmonie et de la composition ; mais le défaut de méthode et de précision dans la manière d'enseigner de son maître, ami de son père, lui rendirent ces premières études pénibles et peu profitables ; son instinct et sa propre expérience l'instruisirent mieux plus tard, et le mirent en état d'écrire avec une correction suffisante ses compositions instrumentales. En 1803, son père entreprit avec lui un premier grand voyage qui les conduisit à Hambourg et à Copenhague. Deux années après, ils firent un second voyage, traversèrent l'Allemagne, et visitèrent Saint-Pétersbourg. Plus tard, ils ne laissèrent presque jamais écouler un an sans faire quelque excursion, et lorsque la chapelle du duc d'Oldenbourg fut supprimée, en 1811, le père et le fils, devenus inséparables pour l'effet de leurs concerts, parcoururent une grande partie de l'Europe , et partout le jeune Fürstenau recueillit des témoignages d'admiration pour son beau talent. Fatigué de voyages, il accepta, en 1817, une place à l'orchestre de Francfort-sur-le-Mein, et se transporta dans cette ville avec toute sa famille. La liaison d'amitié qu'il y forma avec Volweiler exerça une heureuse influence sur ses connaissances dans l'art d'écrire, et cette époque de sa vie est peut-être celle où son talent prit le plus de développement, à cause des méditations auxquelles il put se livrer. Cependant, rétabli d'une longue indisposition, Gaspard Fürstenau ne pouvait se plaire dans l'inaction ; le désir de recommencer ses voyages lui était revenu ; pour lui complaire, Antoine-Bernard consentit à la suivre, et tous deux se remirent en route, après que la famille eut repris sa résidence à Oldenbourg. Après avoir visité, pendant l'année 1818, l'Allemagne méridionale et la Hollande, les deux artistes arrivèrent à Aix-la-Chapelle pendant que le Congrès y était assemblé ; le fini remarquable de leur exécution produisit une vive sensation dans cette ville. De retour à Oldenbourg au commencement de 1819, Antoine-Bernard eut la douleur de perdre son père, qui avait été pour lui l'ami le plus tendre et à qui il devait son talent. Le chagrin qu'il en conçut développa en lui le germe d'une fièvre scarlatine maligne qui mit ses jours en danger, et dont la convalescence fut lente. Rendu enfin à la santé, il accepta la place de première flûte à la chapelle royale de Dresde, déterminé particulièrement en cela par le désir de connaître Charles-Marie de Weber, alors directeur de cette chapelle. Il s'éloigna donc d'Oldenbourg avec sa mère et ses sœurs, et se rendit à son nouveau poste en 1820. Il y reçut l'accueil le plus flatteur et le plus cordial de la cour, des artistes et du public. La situation agréable qu'il avait trouvée à Dresde lui permit de s'occuper de la publication de beaucoup d'ouvrages qu'il avait en portefeuille, ou qu'il écrivit alors. On croit que Weber ne fut pas étranger à la facture de l'instrumentation de ses concertos et de ses autres grandes compositions pour son instrument. Ce fut aussi à cette époque de sa carrière qu'il forma plusieurs élèves qui sont aujourd'hui placés comme des artistes distingués dans les villes les plus importantes de l'Allemagne. Sa vie était devenue plus sédentaire, quoiqu'il n'eût pas absolument renoncé aux voyages. En 1823, il en fit un en Danemark; en 1824, un autre en Bavière ; en 1826, il visita Paris et Londres. Ce fut entre ses bras que Charles-Marie de Weber s'éteignit dans cette dernière ville. En 1828, Fürstenau donna des concerts à Vienne et à Prague ; dans l'année suivante, il visita Munster et Oldenbourg, villes où s'était passée son enfance, et qui avaient vu ses premiers succès. En 1830, il parcourut de nouveau le Danemark et la Suède ; dans les années 1831 et 1832, il visita Hambourg, Berlin, et quelques autres grandes villes de l'Allemagne septentrionale. Depuis lors, les voyages ont eu pour lui un nouvel intérêt par les succès de son fils.

Fürstenau a été considéré à juste titre en Allemagne comme un des premiers, si ce n'est le plus habile des flûtistes de l'Europe. Son talent était aussi remarquable par la pureté, le volume et les nuances du son, la promptitude et la netteté des coups de langue, que par l'élégance du style, l'expression et le caractère élevé des pensées. La musique composé par cet artiste est d'ailleurs estimée comme ce qui a été fait de meilleur pour la flûte dans ces derniers temps. En 1849, j'ai connu Fürstenau à Dresde ; il était encore plein de feu et d'enthousiasme pour son art. Il est mort en cette ville, le 18 novembre 1852.     (suit une liste de ses oeuvres)

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