Christian Gottlob NEEFE
En cliquant ici, vous entendrez un extrait de sa Serenade (extraite de Claudine von Villa bella), interprétée par Dietrich Fischer-Dieskau accompagné au piano par Jorg Demus (Album CD DGG 477 5270 Dietrich Fischer-Dieskau : Early Recordings on Deutsche Grammophon)
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Né d'un tailleur père de famille nombreuse, Christian Gottlob NEEFE (1748-1798) s'initie à la musique avec l'organiste de la ville de Chemnitz. Il dit avoir commencé à composer à 12 ans. En 1769, grâce à une bourse octroyée par sa ville, il étudie le droit à Leipzig ; sa thèse s'intitulera ob ein Vater befugt sei, seinen Sohn zu enterben, weil er sich dem Theater geweihet ? (Mérite-t-on d'être déshérité pour avoir choisi le métier d'acteur ?). En 1771, il abandonne ses activités juridiques pour se consacrer à la musique, toujours à Leipzig, et notamment avec son maître Hiller, qu'il accompagne dans une tournée en 1776 avant de lui succéder en tant que directeur musical de la troupe du théâtre Seyler. En 1779, il s'installe à Bonn, où il sera un des professeurs du jeune Beethoven, dont il écrit en 1783 dans le Magazine de la musique que s'il continue ainsi, il sera sans aucun doute un nouveau Mozart. Beethoven a toujours reconnu lui devoir beaucoup. |
Sa situation financière se déteriore à partir de 1784 suite au décès du prince-électeur, dont le successeur ne partagera pas le goût du mécénat musical, et ultérieurement suite aux guerres révolutionnaires. En 1796, il s'installe à Dessau.
On lira avec intérêt (en anglais), dans une page lui consacrée sur le site du Dr Anderle, son autoportrait, qui reflète son adhésion aux idéaux des Lumières.
On peut considérer, sans qu'on puisse avec certitude désigner la Loge concernée, qu'il fut initié pendant son séjour à Leipzig puisqu'on sait que dès 1774 il était en contact avec la Loge Zu den drei Hammern (aux 3 Marteaux) et qu'il est le compositeur (sous le pseudonyme transparent de Fenee) de la musique d'un recueil de 6 chants maçonniques (dont un figure à ce site) publié cette année-là pour cette Loge, Freimaurerlieder zum Gebrauch der gerechten u. vollkommenen Loge zum drei H* * * aufgesetzt v. dem sehr ehrwürdigen Meister E* *.
Pendant son séjour à Bonn, il fut membre de la Loge Caroline zu den drei Pfauen (Caroline aux trois Paons) à Neuwied (fondée en 1752) et on l'y trouve au Tableau de 1789 avec la mention suivante :
45 - Neefe - Joh. Gottlieb - Hoforganist - Luther. - 3 - Bonn
mention qui se comprendra mieux avec les commentaires suivants :
- 45 : n° dans
l'ordre du tableau, qui est alphabétique (la Loge comprend 73 membres plus 7 Frères
servants)
- profession : Hoforganist (organiste de la Cour)
- Luther. : dans la colonne Religion ; il est courant de mentionner
celle-ci aux Tableaux des Loges allemandes à l'époque ; sur les 73 membres, on
compte 11 catholiques, 36 luthériens et 26 réformés (calvinistes)
- 3 est dans la colonne indiquant le grade maçonnique (Maître)
- Bonn : dans la colonne domicile.
Il n'est par contre pas mentionné au tableau de 1783/84, alors qu'à l'époque il était déjà maçon et habitait déjà Bonn.
(source de ces informations : Arwid Liersch, Die Freimaurerei in Neuwied in der zweiten Hälfte des achtzehnten Jahrhunderts, Neuwied, Louis Heuser's Buchdruckerei, 1900)
Dans Mozart and Masonry, Nettl écrit (pp. 37-8) :
Voici ce qu'en écrit Fétis dans son volume 6 :
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