Pugnani

En cliquant ici, vous entendrez un extrait du 2e mouvement, Presto, de sa sonate pour violon op. 1 n° 3 dans l'interprétation de Quido Hölbling (CD Italian baroque favourites, Naxos DDD 8.550619)

 

Gaetano Pugnani (1731–1798), né à Turin, apprit le violon avec Somis et Tartini et devint en 1752 le premier violon de la Chapelle Royale de Turin. Il entreprit à ce moment une tournée qui lui attira une réputation de virtuose. En 1754, il jouait au Concert Spirituel. De 1767 à 1769, il dirigea le King's Theatre à Londres.

Rentré à Turin en 1770, il y devint le directeur de la Chapelle Royale et y enseigna le violon, formant notamment Viotti avec lequel il fit une tournée internationale de 1780 à 1782.

On lui doit notamment 24 sonates pour violon, diverses pièces (Duos, Trios, Quatuors) de musique de chambre pour cordes, 12 symphonies, neuf concertos pour violon, des opéras et le mélodrame musical la Mort de Werther sur des textes du Frère Goethe, récemment ressuscité par l'orchestre de Chambre d'Ile-de-France.

C'est lui qui fit la réputation des violons Guarnerius.

Dans son ouvrage L'Invenzione della gioia, Musica e massoneria nell'età dei Lumi, Alberto Basso le signale (p. 525) comme figurant en 1768 et 1771 aux tableaux de la Loge turinoise la Mystérieuse. Cette Loge, dont le nom évoque les difficultés rencontrées par les maçons turinois pour se réunir au voisinage immédiat de la Cour, avait été créée en 1765 avec patentes émanant des Trois Mortiers de Chambéry (Loge fondée en 1749 avec une patente anglaise et qui fut rectifiée en 1774 ; Joseph de Maistre en fut membre).

 

Voici ce que, dans son Tome 7, en dit Fétis (qui donne des dates inexactes pour sa naissance et son décès) :

PUGNANI (Gaétan), chef d'une école de violon, naquit à Turin, en 1727. Élève de Somis, son compatriote, il reçut de lui les traditions de Corelli. Devenu habile sur son instrument, il fit le voyage de Padoue pour consulter Tartini sur son jeu, et ne dédaigna pas de se mettre sons sa direction, dans l'espoir de perfectionner son talent. Le roi de Sardaigne le choisit, à l'âge de vingt-cinq ans, pour occuper les places de premier violon de sa chapelle et de directeur de ses concerts. En 1754, il obtint un congé pour se rendre à Paris; il y joua au Concert spirituel (ndlr : le 2 février, le 25 mars et le 23 mai, il exécuta un de ses concertos pour violon) et obtint un succès éclatant. Après un séjour de près d'une année dans cette ville, il visita plusieurs contrées de l'Europe, s'arrêta longtemps à Londres, et ne retourna à Turin qu'en 1770. Ce fut alors que les fonctions de chef d'orchestre du théâtre royal lui furent confiées, et qu'il ouvrit une école de violon, devenue célèbre par la production de plusieurs grands artistes, à la tête desquels on doit placer Viotti. Pugnani montra aussi un rare talent dans la direction de l'orchestre, et transmit ce genre d'habileté à plusieurs de ses élèves, notamment à Bruni, qui a dirigé l'Opéra italien de Paris, en 1801 et 1802. Compositeur distingué dans la musique instrumentale, il a laissé des concertos, des trios, des duos et des sonates de violon, considérés comme des oeuvres classiques : une partie de ces ouvrages a été gravée pendant sa vie, et le reste est encore en manuscrit. 

Pugnani a écrit aussi pour l'église et pour le théâtre ; dans ce dernier genre, il a eu d'honorables succès. Ses dernières années ont été troublées, à l'époque de l'invasion de la Sardaigne par les armées françaises, car l'éloignement de la cour lui fit perdre ses traitements et pensions. Il est mort à Turin, en 1803, à l'âge de soixante-seize ans. Pugnani avait un maintien noble et aurait passé pour bel homme, si la prodigieuse dimension de son nez n'avait gâté la régularité des autres traits de son visage. Son talent d'exécution se faisait remarquer par un beau son, une manière à la fois large et chaleureuse, et beaucoup de variété dans l'articulation de l'archet. Son organisation le portait plus au grand style qu'aux choses gracieuses. [Suit une liste de ses compositions]

Certaines de ses partitions sont offertes sur l'International Music Score Library Project.

Retour à la table chronologique :

Retour à la table alphabétique :