Exhortations (ou : Le Maçon mystérieux)

 Cliquez ici pour entendre le fichier midi de la partition de Naumann, séquencé par Christophe D.

Cette chanson figure, sous le titre Exhortations, dans la Sammlung éditée en 1777 par la Loge aux Trois Globes de Berlin, qui propose (voir plus bas) diverses possibilités pour la musique.

EXHORTATIONS.

 

 

Nous vénérons de l'Arabie
La sage & noble antiquité,
Et la célèbre Confrérie
Transmise à la postérité.

 

Cherchez, MES Frères, la sagesse
En mesurant le point central :
Tâchez d'éviter la mollesse,
Pour jouir du feu sidéral.

 

Croyez qu'un ange tutélaire
Nous guide dans tous nos travaux :
Que sous sa garde salutaire
Nous sommes à l'abri des maux.

 

C'est par la mystique influence
Qu'on connoit nos faits, nos devoirs ;
Qu'on nous voit avec évidence
Comme en la glace des miroirs.J

Jadis se cachait en Egypte
Des hiéroglyphes le vrai sens ;
Le Jérophante dans un crypte
L'enseignait par son pur encens.

 

 

Sous le voile épais de nos signes,
Nous cachons le plus beau Secret :
Jamais ne s'ouvrit aux indignes
De la Nature le décret.

 

 

O Frères ! méprisez la race 
Des esprits faibles, mal instruits : 
Fuyez la vile populace 
Qui trouve un venin dans nos fruits.

 

 

 

 

On en remarquera le ton (rare dans le chansonnier de cette époque) passablement ésotérisant et égyptianisant (mais cela ne peut étonner si l'on se rappelle que les Trois Globes étaient une Loge particulièrement "illuminée"), ainsi que (au dernier couplet) la traditionnelle mise en garde contre l'esprit malveillant de ceux qu'ailleurs on appelle souvent le profane vulgaire plutôt que, comme ici, la vile populace.

Crypte est ici (5e couplet) considéré comme un substantif masculin, alors que les dictionnaires de l'époque le donnent, comme actuellement, pour un substantif féminin.

On retrouve (sans titre) la même chanson à la p. 308 du chansonnier des Trois Globes :

La Muse maçonne l'a reprise (p. 140) en 1806, sous le titre le Maçon mystérieux, mais sans référence d'air.

Dans son  recueil Vierzig Freymäurerlieder In Musik gesetzt vom Herrn Kapellmeister Naumann Zu Dresden (zum Gebrauch der Deutschen und Französischen Tafellogen), Naumann a proposé (p. 116) sa propre partition pour cette chanson :  

La première édition ci-dessus propose pour l'air diverses options :

  • Sur l'air: Wie selig lebt, wer Ruh und Frieden &c. 
  • ou : Ja, Brüder, ja gewiefst der Tage pag. 19 & 29 du livre mentionné (ndlr : pour la chanson précédente ; il s’agit de Freymäurerlieder mit Melodien, Berlin 1771) ; 
  • ou sur l'air : Willkommen selige Gefilde &c. voy. Poëtische Blumenlese, Göttingen 1776, pag. 148.

Un lecteur (Alain P., que je remercie ici) a pu me procurer la partition correspondant à la dernière de ces possibilités :

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