Cantique de Clôture

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La seule édition que (dans la première moitié du XIXe siècle) nous ayons encore identifiée de ce Cantique pour la chaîne et la fermeture des travaux de table est dans le volume 2 du Miroir de la Vérité d'Abraham (pp. 158-9, reproduites ci-dessous). Il semble cependant qu'il ait été en usage par endroits au cours de cette première moitié, puisqu'on en trouve le premier couplet chanté en 1826 (mais en remplaçant, au dernier vers - et au prix d'une rime du même au même - scène par chaîne) au Banquet de la Saint-Jean d'Eté de la Loge Le triomphe d'Henry IV, selon le (très antimaçonnique) ouvrage (1964) de Charles Maillier, Les Loges maçonniques drouaises. Le cantique se retrouvera (mais beaucoup plus tard, dans la seconde moitié du siècle) au recueil d'Orcel.

L'air est évidemment celui traditionnellement utilisé pour cette circonstance.

L'auteur, le Frère Traversier, est sans doute celui identifié par Le Bihan (repris par Bossu) comme Claude Traversier, né en 1743, employé au Bureau de la Grande Poste, puis à la Caisse des Amortissements, membre de 1774 à 1786 de la loge parisienne de la Bonne Union (et non la Double Union comme indiqué : il ne semble pas y avoir eu de loge de ce nom à Paris).

            

Cantique

Pour la chaîne et la fermeture des travaux de table.

 

Sur l'air consacré : Freres et compagnons.

 

Freres, il en est tems, 
L'astre qui nous éclaire
Va, dans quelques instans, 
Quitter notre hémisphere ; 
A ses derniers rayons 
Formons les nœuds de notre auguste chaîne,
Pour terminer en bons Maçons
Cette sublime scene.

 

 

Loin du regard malin 
Du profane vulgaire, 
Serrons dans notre main
La main de notre frere ; 
L'un de l'autre étayés, 
Deux arbrisseaux en portent mieux leurs têtes ; 
Ainsi l'un sur l'autre appuyés 
Nous bravons les tempêtes.

 

 

Que d'amis nous avons 
Sur la terre et sur l'onde ! 
La chaîne des Maçons 
Entoure tout le monde ; 
Freres, tirons pour eux, 
Par ce devoir terminons nos mysteres, 
Et faisons le plus grand des feux 
En l'honneur de nos freres.

 

 

Digne fille des cieux, 
Descends, amitié sainte, 
Cours annoncer les vœux 
Qu'on forme en cette enceinte ; 
Répete nos concerts, 
Nos sentimens et nos transports sinceres,
Dans tous les coins de l'univers 
Où nous avons des freres.

 

 

Payons nos ouvriers,
C'est minuit plein qui sonne,
Fermons nos atteliers
Comme notre art l'ordonne ;
Toujours contens de nous, 
Nous recevons le plus doux des salaires,
Dans le cœur nous emportons tous 
L'amitié de nos freres. 

 

 

                Par le Frère Traversier, orateur de la ci-devant
                 Loge de la Double-Union, Orient de Paris. 

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