Cantique
de Clôture du
Recueil
précieux de la Maçonnerie Adonhiramite
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Dans le Recueil précieux de la Maçonnerie Adonhiramite (édition de 1785), nous avons trouvé (pp. 40-44) ce Cantique de Clôture qui est visiblement destiné à se chanter sur le même air que le traditionnel Chant des Apprentis.
Le texte est un mixte entre ce dernier et la Nouvelle Chanson d'Union (ces deux chansons ayant d'ailleurs beaucoup de points communs et pouvant se chanter sur les mêmes airs), avec cependant quelques notables différences - particulièrement quand le Chant des Apprentis invite à lever son verre répétitivement, alors qu'on ne le fera ici qu'une fois, à l'avant-dernier couplet (voir la note 1).
Les trois premiers couplets sont presque identiques aux trois premiers de la Nouvelle Chanson d'Union (la seule différence étant, au 2e, le remplacement de Par qui souvent s'allument tant de guerres par le plus euphonique Que nous voyons allumer tant de guerres).
Le 4e est inspiré du 5e du Chant des Apprentis, avec un changement significatif des 3 derniers vers (les deux derniers constituant une proclamation de Fraternité) :
Chant des Apprentis
Des vrais Maçons & légitimes Freres: |
Cantique de Clôture
Des vrais Maçons tous les coeurs sont sincères; |
Le 5e est pratiquement identique au 4e du Chant des Apprentis.
Le 6e est le 4e de la Nouvelle Chanson d'Union (lequel est lui-même inspiré du 2e du Chant des Apprentis, mais dans un style meilleur et plus direct) :
Chant des Apprentis
Le monde est curieux |
Nouvelle Chanson d'Union
et Cantique de Clôture Profanes curieux |
Le 7e ne diffère pas sensiblement du 6e de la Nouvelle Chanson d'Union.
Les quatre premiers vers du 8e (et dernier) sont les mêmes que ceux du 6e (et dernier) du Chant des Apprentis et du 7e (et dernier) de la Nouvelle Chanson d'Union. Les 4 derniers diffèrent, et marquent ici spécifiquement (ils sont d'ailleurs les mêmes que dans le Cantique de Clôture pour les Loges d'Adoption) la clôture des Travaux :
Chant des Apprentis
Et soïons assurés |
Nouvelle Chanson d'Union
Et que cette unité, |
Cantique de Clôture
A toutes les vertus |
|
Cantique de Cloture
PREMIER COUPLET
Freres
& Compagnons
II.
C'est ici
que de fleurs
III.
Par des
moyens secrets,
IV.
L'Antiquité répond
V.
On a
vu de tout tems,
VI.
Profanes curieux
VII.
Buvons tous
en l'honneur
VIII.
Joignons-nous main en main,
|
Ce cantique, d'après l'auteur, ne peut se chanter que dans le cadre de la Fermeture de la Loge de Table. Au XVIIIe siècle, la Chanson d'Union (qui est une des toutes premières chansons maçonniques en français, publiée à Paris dès 1737, et inspirée d'une chanson anglaise éditée en 1723) est rapidement devenue le Cantique de Clôture terminant obligatoirement toute Loge de Table avec sa musique allègre, au moment de la dernière Santé (celle de tous les maçons de l'univers). Elle est l'occasion d'un rituel spécifique, décrit en détail dans plus d'un ouvrage, notamment à la page reproduite ci-dessus (dont on trouve également le texte à notre page Cantique de Clôture pour les Loges d'Adoption). Voir aussi, en 1809, cette page. On remarque que les Frères servants (dont c'est souvent la seule participation aux activités de la Loge, autres que leur service) rejoignent à ce moment la Chaîne d'Union. Mais bientôt (par endroits, dès le XVIIIe) on trouva ce cantique trop long et on le résuma aux premier et dernier couplets du cantique d'origine, comme on le voit par exemple (pp. 32-3) en 1844 chez Clavel (qui donne en prime la partition) et aussi (pp. 107-110) à un ouvrage (peu connu) de 1861, l'Arche Sainte. On y découvre un usage inconnu au XVIIIe (mais par endroits encore en vigueur de nos jours), celui des drapeaux (serviettes) tenus de la main gauche pour former une ligne continue (pendant que la main droite est à l'ordre, ou tient un glaive). A ses pages 108-9, l'Arche Sainte décrit aussi un curieux et intéressant rituel ambulatoire (que nous n'avons jamais vu ailleurs), destiné à rendre hommage au Frère Servant en signe d'égalité. Un autre usage (à notre connaissance également disparu) est celui de le faire suivre d'un hymne à Caron. Avec la même musique, le texte a connu des variantes, comme ici, ici et dans cette version très militante datant de 1874. Il semble qu'en France, cette tradition chantante se soit progressivement perdue. Le rituel de référence du GOdF pour le banquet annuel publié en 2002 n'en fait même pas mention. En Belgique, de nombreuses Loges continuent à chanter les deux couplets, en formant la Chaîne d'Union, à la fin des Banquets et Agapes. On trouve également sur le web une version italienne et des traductions en portugais (dans les pages musicales du site de la Loge brésilienne Luz no Horizonte 2038), en néerlandais ici et ici, et en allemand. |