THE ENTERED APPRENTICE'S SONG
Le Chant de l'Apprenti des Constitutions d'Anderson
Cliquez ici pour entendre le début de ce chant, dans l'enregistrement réalisé sur le vinyle An Evening of Masonic Music édité par la Lodge of Mankind 1234 de la GLUA.
Cliquez ici pour entendre (version comprimée) la fin de ce chant (texte en grasses en bas de page) dans l'enregistrement de Allan Oslo (plage 2)
Cliquez ici (midi) ou ici (MP3) pour entendre le fichier correspondant à la première partition ci-dessous
La partition ci-dessus est celle qui figure dans les Constitutions d'Anderson, qui en donnent également le texte (ci-dessous plus bas, colonne de gauche; traduction française dans le cadre suivant).
L'auteur, Matthew Birkhead, était un comédien-chanteur, mort en décembre 1722 (et dont les funérailles maçonniques eurent lieu le 12 janvier 1723). Il a fait l'objet d'un article aux pp. 130-1 du Vol. 42 (1930) de Ars Quatuor Coronatorum.
Dans son article Wisdom of the Founding Brethren - Light from the Earliest Lodge Writings and Orations paru en 2017 dans Philalethes, the Journal of Masonic Research & Letters, Shawn Eyer nous apprend qu'on connaît déjà une version imprimée de cette chanson en 1709 :
et il commente comme suit les couplets de la chanson :
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La chanson, notamment dans Musical Miscellany (Volume 3), 1730, de Watt (pp. 72-3), apparaît sous le titre The Freemason's Health dès 1722 dans diverses éditions, sous des formes qui peuvent différer de l'une à l'autre :
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William Preston Campbell-Everden, dans son ouvrage Free Masonry and its Etiquette (Londres, 1915), signale qu'elle était fréquemment chantée par les Maçons opératifs dès 1650. (source : l'article les musiciens dans l'histoire de la Franc-maçonnerie paru en avril 1952 dans les Cahiers de la Grande Loge de France, n° 21)
La musique n'en a pas été réutilisée par les premiers chansonniers maçonniques français, qui ne se sont inspirés des paroles que d'une manière assez lointaine (voir par exemple la Chanson d'Union de la Lire Maçonne, le Chant des Apprentis du chansonnier de La Tierce ou celui du chansonnier de Naudot).
Ce Chant de l'Apprenti est encore en vigueur dans la Maçonnerie britannique, avec cependant quelques modifications intéressantes par rapport à l'original.
Nous en avons en effet trouvé, dans la Masonic Lodge and Chapter Music éditée par A LEWIS (Masonic Publishers) LTD (cet ouvrage date de 1978, mais il est basé sur le Guide to Lodge Music de Vincent Stevens, datant de 1926), la version suivante, dont l'air (attribué par l'éditeur à W. Tattersall) est quasi identique, et dont les paroles - comprenant cependant un couplet supplémentaire - sont fort voisines (les modifications sont, ci-dessous dans la colonne de droite, en mauve) ; une note de bas de page justifie d'ailleurs certaines de ces modifications ; le caractère quelque peu puritain de ces commentaires (justifiant la suppression des mots "Buvons, rions et chantons" par leur "parfum bacchique" et le caractère "absolument inapproprié" du mot "rions") n'est pas sans rappeler le souci anti-épicuréiste de la Lire maçonne.
On notera, parmi ces modifications, la transformation - marquant l'internationalisation rapide de l'Ordre après ses débuts anglais - de so many great men of the Nation (tant de grands hommes de la nation) en the great men of every Nation (les grands hommes de chaque nation).
Le couplet supplémentaire Le couplet supplémentaire fait son apparition dès l'édition 1738 des Constitutions : We're true and sincere, On se rappellera à ce sujet le commentaire fait par Gefen et mentionné à notre page Clérambault. Son ajout n'a manifestement pas été au goût de tout le monde. C'est ainsi qu'on trouve ici en 1845 dans le Freemasons' Quarterly Review le commentaire suivant :
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cliquez ici pour entendre cette partition
On en trouvait également une partition sur une page de l'ancien site Freemasonry in the Province of Cumberland and Westmorland, qui en donnait également, dans sa page chansons, un fichier midi : cliquez ici pour l'entendre (ce fichier a été transformé en MP3 dans la nouvelle version du site).
On trouve également une partition moderne ici (sur la riche page STAFFORDSHIRE MASONIC MUSIC du site de la Saint John's Lodge of Lichfield No. 1039), accompagnée de son fichier sonore wav.
Une partition très intéressante (elle est à trois voix, dont une est équivalente à celles ci-dessus) figure (n° 5, pp. 10-11) au recueil (1795) de Smollet HOLDEN, A Selection of Masonic Songs. Egalement polyphonique, mais un peu différente, est celle donnée (p. 28) par le Masonick Minstrel de 1816, où - dans un style nettement moins épicurien - Let's drink, laugh and sing, our wine has a spring devient Let's be happy and sing, for life is a spring.
On trouve également la partition, avec accompagnement de piano, au recueil Melodia masonica de Purday.
Quant au texte, on le trouve évidemment dans la plupart des chansonniers, par exemple aux Illustrations of masonry de Preston (song XIX de l'édition 1829).
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Peasant or King (roi
ou paysan) : cet esprit égalitaire est traduit par ce tablier (fin
XVIIIe) et ce cadre de la Loge hollandaise De
Friesche Trouw de Leeuwarden, montrant un campagnard et un seigneur se serrant
la main.
Mais l'écart est souvent grand entre l'idéal et la réalité, et force est de constater que les cultivateurs ont toujours été rares sur les Tableaux des Loges. Il faut cependant noter que le Tableau pour 1799 de la Loge de Dinan, la Tendre Fraternité, recense 6 cultivateurs sur les 51 membres (source : Jacques Brengues, les Francs-maçons dans la ville : Dinan, 1981, pp. 62-3). Mais la juxtaposition des bergers et des rois pour symboliser l'égalité maçonnique apparaît à plus d'une reprise dans le chansonnier francophone. |
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Le texte d'un des couplets (le deuxième) de cette chanson a été utilisé pour la décoration de poteries fabriquées à Sunderland vers 1840. On en voit l'une ou l'autre (notamment l'une des pièces du riche musée virtuel du site Phoenixmasonry) ci-dessous. Comme on peut le voir à une autre page de ce site, il s'agissait là d'un artisanat prospère.
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The World is in pain |
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Cette céramique murale utilisant le même décor provient également de Sunderland.
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The
Three Distinct Knocks
(les Trois Coups Distincts) est une divulgation
publiée en 1760 à Dublin et à Londres, dont plusieurs traductions
en français ont été éditées. L'auteur, un allemand (anonyme,
il signe W O V n) raconte que, après avoir appris par coeur La
maçonnerie disséquée de Prichard, il put ainsi se faire passer
pour maçon à Paris et y fréquenter les loges, ce qu'il continua, grâce
aux certificats obtenus en France, de faire à Londres après que son
travail l'ait appelé en Angleterre.
Ainsi documenté, il entreprit de publier, avec des commentaires très critiques, les Rituels ; il cite dans son ouvrage le Chant de l'Apprenti reçu, dont nous reproduisons ci-dessous la traduction; elle permet de constater que le couplet supplémentaire mentionné plus haut a déjà été ajouté à ce moment, mais qu'on parle toujours des grands hommes de la nation et qu'on emploie toujours l'invitation Buvons, rions et chantons. Il fait suivre le texte de la chanson du commentaire suivant :
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CHANT DE L'APPRENTI REÇU
qui est chanté après qu'un travail sérieux ait été fait ou après l'initiation d'un Frère
l
Venez, préparons-nous
Nous qui sommes Frères,
Assemblés pour la meilleure cause;
Buvons, rions et chantons ;
Notre vin a jailli à la santé
D'un Maçon accepté.
II
Le Monde est en peine
D'acquérir nos secrets
Et toujours les voudrait et les scrute :
Ils ne pourront jamais deviner
Le mot ou le signe
D'un Maçon franc et accepté.
III
C'est ceci et c'est cela,
Ils ne peuvent dire quoi,
Pourquoi tant de grands hommes de la Nation
Doivent porter des tabliers,
Pour ne plus faire qu'un
Avec un Maçon franc et accepté.
IV
Grands rois, ducs et seigneurs,
Ont déposé leurs épées,
Pour embrasser nos mystères de bonne grâce,
Et jamais ne sont confus
De s'entendre appeler
Des Maçons francs et acceptés.
V
La fleur de l'Antiquité
Est à nos côtés,
Qui avec équité met les hommes à leur rang :
Il n'est rien de bon
Qui ne soit compris
Par un Maçon franc et accepté.
VI
Nous sommes fidèles et sincères,
Impartiaux envers le beau sexe,
Qui se fie à nous en toute occasion ;
Aucun mortel ne peut davantage
Adorer les dames,
Qu'un Maçon franc et accepté.
VII
Joignons-nous main en main
Tenons-nous ferme ensemble
Réjouissons- nous et montrons le meilleur visage
Aucun mortel ne peut se vanter
De porter une si noble santé
Qu'un Maçon franc et accepté.
Cette chanson a fait l'objet d'une traduction en français.
Une traduction en portugais de cette chanson peut être trouvée dans les pages musicales du site de la Loge brésilienne Luz no Horizonte 2038 :
O Canto dos Aprendizes
I
Vinde, vamos preparar,
Nós Irmãos que estamos
Reunidos nesta alegre Ocasião;
Bebamos, riamos, e cantemos;
Nosso Vinho vem da fonte;
À Saúde d'um Mason Aceito.
II
O Universo está prestes
A conhecer nossos Segredos,
Mas deixemo-lo se admirar e continuar observando;
Ele não poderá nunca advinhar
A Palavra ou o Sinal
De um Livre e Aceito Mason.
III
É isto, é Aquilo,
Eles não podem dizer O Que,
Porque tantos GRANDES HOMENS da Nação
Usam Aventais,
Para fazer de todos apenas um
Com um Livre e Aceito Mason.
IV
Grandes REIS, DUQUES, e SENHORES,
Depuseram sua Espada,
Para honrar nossos Mistérios,
E nunca se envergonharam
De ouvir seus nomes chamados
Com um Livre e Aceito Mason
V
O Orgulho da Antiguidade
O temos ao nosso lado,
E isso faz homens no Lugar Justo:
Nada existe senão o que é bom
Para ser entendido
Por um Livre e Aceito Mason.
VI
Então unamo-nos Mão na Mão
Seguremos firmes uns aos outros,
Sejamos alegres, e mostremos Faces francas:
Que Mortal pode se gabar
De UM TÃO NOBRE BRINDE,
Do que um Livre e Aceito Mason?
Comme le Chant des Apprentis francophone, cette chanson est encore régulièrement chantée dans les Loges britanniques. Nous en avons par exemple trouvé une édition propre à la Loge de Hull de la Pole, 1605 de la GLUA (fondée en 1876). Il nous semble vraisemblable que ce document soit distribué aux nouveaux initiés (ce que confirme sans doute le rappel des obligations de présence qui y est mentionné) et signé par tous les participants à la cérémonie.
Le texte est un mix entre les deux versions ci-dessus.
ci-contre (en bas), le verso de ce document |
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L'air a été réutilisé par la suite, par exemple ici, ici ou ici.
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