Chanson des Maîtres
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Cette chanson figure aux pp. 19 à 22 de La Lire Maçonne.
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Les paroles sont les mêmes que celles de la Chanson des Maîtres (qui utilise le même air, au décalage de tonalité près) du Chansonnier de Naudot et de celle (dont l'air est différent) du Chansonnier de la Tierce, à l'exception des deux derniers couplets, dont la variation mérite un examen :
la Lire remplace les quatre premiers vers du quatrième couplet, tout en précisant en note de bas de page (reproduite ci-dessous) qu'il s'agit d'un changement facultatif :
IV (version normale)
De là tout l'Occident
Reçût cette Science ;
Et principalement
L'Angleterre & la France ;
Où parmi les loisirs
D'une agréable vie
On jouit des plaisirs
De la MACONNERIE.IV (version de la Lire)
De là dans l'Occident
Cet Art se communique
L'Angleterre l'apprend
à notre République : ( * )
Où parmi les loisirs
D'une agréable vie
On jouit des plaisirs
De la MACONNERIE.( * ) Les Fr. Etrangers qui n'approuverons (sic) pas le changement de ces 4 Vers, peuvent y substituer les anciens, que voici : (suit le texte original de ces 4 vers, tel que dans la version des chansonniers français)
On notera le souci de vérité historique de l'auteur (hollandais) de ce changement, qui restitue à l'Angleterre son droit d'aînesse dont l'avaient privée les auteurs français ... tout en se gardant bien de l'imposer !
le cinquième couplet est presque entièrement remanié :
V (version normale) Nous qui voyons ce temps, |
V (version de la Lire) Nous, qui
voïons ce temps, |
Ce changement s'explique sans doute par la volonté moralisatrice des auteurs, telle qu'elle est exprimée dans la Dédicace :
... Nous avions, il est vrai, divers Recueils de Chansons, mais presque tous compilés dans des tems d'obscurité, par des gens peu versés dans nôtre Science, & qui par une triste suite renfermoient une morale, que nous nous faisons un devoir d'abjurer (...) quelques-uns (de nos Frères), justement délicats, rougissoient d'y trouver, presque à chaque page, un épicuréisme mal-entendu ...
Nous avions d'ailleurs noté que la version donnée par la Lire de la Chanson des Compagnons en abandonnait également le caractère de chanson à boire, sans doute jugé trop épicuréiste.
Parmi les loisirs
D'une agréable vie
On jouit des plaisirs
De la Maçonnerie
sont reproduits en 1746 à la p. 22 du texte de Steinheil Le franc-maçon dans la république ou réflexions apologiques sur les persécutions des francs-maçons.