Loge d'Adoption de la Triple Lumière

  En cliquant ici (midi) ou ici (MP3), vous entendrez l'air 362 de la Clé du Caveau

Nous avons trouvé ce cantique chanté pour une Loge d'Adoption, dans la Loge de la Triple Lumière aux pages 185 à 187 d'un recueil profane (mais qui publiait à l'occasion l'une ou l'autre chanson maçonnique, comme celle-ci en 1788) de 1781, les Etrennes lyriques anacréontiques. Il est signé Ducrost.

Il a effectivement existé à Paris une Loge de la Triple Lumière, sur laquelle il existe des documents au moins pour la période 1780-1789, mais nous n'en savons actuellement pas plus à son sujet.

Dans son ouvrage Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France, Le Bihan ne mentionne pas de Ducrost.

Voir ici sur l'air Lise, entends-tu l'orage ?

à droite : charmante gravure représentant Erato et ornant cet ouvrage


          
                      
 

CANTIQUE

 

Chanté pour une Loge d'Adoption, dans la Respectable Loge de la Triple Lumiere.

 

AIR : Lise, entends-tu l'orage ?

 

De cette Loge unie,
Célébrons le bonheur ;
Que des flots d'ambroisie,
Secondent notre ardeur.
Tout plaît, tout intéresse,
Dans ce Temple enchanté ;
L'on y voit la Sagesse,
Couronner la Beauté.

 

Le Maçon, trop sévère,
Jadis, dans ce séjour,
Refusait la lumière
Aux Belles, à l'Amour ;
Il croyait qu'à leurs armes,
Nuisait un clair flambeau,
Et qu'Amour perd ses charmes,
Privé de son bandeau.

 

Beautés que la Nature
Fit pour notre bonheur ;
De plaisirs source pure,
Modèles de douceur,
Je vais peindre l'hommage,
Qu'on doit à son vainqueur,
Et tracer votre image,
Comme elle est dans mon cœur.

 

Dans des forêts profondes,
Les humains retirés,
Epars dans les deux mondes,
Y vivaient séparés,
Votre esprit & vos grâces,
Ont sçu les réunir.
Ce n'est que sur vos traces,
Qu'ils trouvent le plaisir.

 

Près de vous tout soupire,
Tout se laisse embrâser,
Le Sage qu'on admire,
Y vient s'humaniser ;
Le Dieu des Arts qu'inspire
L'ombre de vos colliers,
A vos pieds met sa lyre,
Le Héros, ses lauriers.

 

Dès que la fleur nouvelle
S'ouvre & pare nos champs,
Le zéphir sur son aile,
Ramène le beau temps.
Les Belles sont l'image
Des roses du printemps ;
Nos beaux jours sont l'ouvrage
De vos charmes puissans.

 

Du seul bien de la vie,
Par vous nous jouissons ;
Votre douce magie
Enflamme les Maçons :
Dans nos Temples paisibles,
Nous cherchions le bonheur,
Vous nous rendez senfibles,
Il est dans notre cœur.

 

Par M. Ducrost.

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