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LE CULTE MAÇON.
Air : Quand l'amour naquit à
Cythère
Tous les jours l’aveugle profane
Médit des usages Maçons ;
Il ignore ce qu’il condamne ;
Instruisons-le par des chansons.
Que d'autres du sang des victimes
Aient empreint leur religion,
Frères, ce n'est point par des crimes
Que l'on démontre la raison.
Nos préceptes sont la morale,
Notre doctrine la vertu ;
Ce n'est plus l’obscure cabale
Où l’esprit reste confondu.
Chez nous la douce bienfaisance
Est une source de plaisirs,
Et notre esprit de tolérance
Fait plus d'amis que de martyrs.
Profane, abjure tes systèmes,
Connais le culte du Maçon :
Vois, sous de vulgaires emblèmes,
Vois toujours l'austère leçon ;
Cet orbe infini de lumière
Jadis plana sur Salomon :
L’astre divin qui nous éclaire,
C’est le type de la raison.
Vois ce compas, vois cette équerre,
Ces instruments d’un art grossier,
Chacun, symbole salutaire,
S'ennoblit à notre atelier.
Un vrai maçon est toujours juste ;
Hors notre devoir, nul désir ;
Delà cette harmonie auguste
Qui doit à jamais nous unir.
Maçons, enfants d’un même père,
Vous consacrâtes le niveau,
Et votre divin sanctuaire
Au vice seul fut un fléau :
Issu de Rome, ou de Carthage,
Fils de Jésus, ou Mahomet,
Tout mortel, dont le cœur est sage
A sa place à votre banquet.
Vous donc, qui lancez anathèmes
Contre un art que vous ignorez,
Voyez, et jugez vos blasphèmes,
Jugez nos mystères sacrés :
Aux rayons de notre lumière,
Si votre esprit fuit effrayé,
Vous nous donnez votre colère,
Nous vous donnons notre amitié.
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