La Tolérance

 

On retrouve dans ce cantique sur La Tolérance, signé par Antoine CUVELIER de TRYE (1766-1824), un thème qui semble fréquent à l'époque, celui de la tolérance religieuse, également illustré par exemple par Legret.

La musique est d'Alexandre PICCINI.

Nous en connaissons deux éditions, dont les différences sont significatives. Nous en avons reproduit les textes ci-dessous.

La première est parue en 1819 (p. 139) dans le T. 2 du périodique Hermès ou archives maçonniques par une société de francs-maçons, à la suite de la mention Nous avons trouvé joint à l'envoi du Programme des Frères Artistes, des vers échappés à la muse agréable du Frère Cuvelier de Trie. Nous nous faisons un plaisir de reproduire ici ceux qui suivent.

C’est une version caviardée (par qui ?) de ce texte qui paraîtra en 1830 (soit après le décès de l’auteur) dans le recueil La Lyre des francs-maçons (p. 63) rassemblé par Caillot ; toute référence au christianisme en a été prudemment bannie.

Cette version sera reproduite (col. 243-4), avec mention de l'auteur mais non du compositeur, dans L'Univers maçonnique.

édition 1819

 STANCES MAÇONNIQUES.

 

(Musique du Frère Alex. Piccini.)

Depuis Canton jusques à Rome,
Doctes auteurs de tous les temps,
Moralistes que l'on renomme,
Bramines, Chrétiens, Musulmans ;
De la divine tolérance,
Vous qui propagez les leçons,
Venez ici prendre séance,
Vous méritez d'être maçons.

N'attendez pas que je m'explique
Sur Mahomet et sur Jésus,
Sur la morale évangélique
De Socrate ou Confucius :
Tous prêchaient le bien ; ah ! qu'importe
Le Dieu qui dicta leurs leçons ?
Le méchant seul reste à la porte,
Les bons entrent chez les Maçons.

Goûtons en paix, goûtons les charmes
De la douce fraternité ;
En secret essuyons les larmes
De la souffrante humanité :
Hors du Temple le vice brille ;
Le mot vertu n'est qu'un vain son :
Mais le malheureux, en famille,
S'assied au banquet du Maçon.

 

édition 1830

LA TOLERANCE

 

Musique du Frère Alex. Piccini

Depuis Canton jusques à Rome,
Doctes auteurs de tous les temps,
Moralistes que l'on renomme,
Bramines,
Juifs ou Musulmans ;
De la divine tolérance,
Vous qui propagez les leçons,
Venez ici prendre séance,
Vous méritez d'être maçons.

N'attendez pas que je m'explique
Sur Mahomet,
soins superflus !
Ni sur la morale
pratique
De Socrate ou Confucius.
Tous prêchaient le bien ; ah ! qu'importe
La voix qui dicta leurs leçons ?
Le méchant seul reste à la porte,
Les bons entrent chez les Maçons.

Goûtons en paix, goûtons les charmes
De la douce fraternité ;
En secret essuyons les larmes
De la souffrante humanité.
Hors du temple le vice brille ;
Le mot vertu n'est qu'un vain son
Mais le malheureux, en famille,
S'assied au banquet du Maçon.

Cuvelier de Trye.

Remerciements anticipés à tout qui pourrait nous aider à trouver trace de la partition !

  

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