Les adieux de Robert Burns à sa Loge

Cliquez ici (midi) ou ici (mp3) pour entendre le fichier midi de l'air populaire mentionné, emprunté à la page correspondante d'un site de musique écossaise

Cliquez ici (MP3) pour entendre l'autre partition (dans la version à 3 voix mentionnée en bas de page), séquencée par Christophe D.

 

Dans la collection d'Odes, Anthems and Songs qui se trouve à la fin de l'ouvrage de William Preston, Illustrations of Masonry, (par exemple ici dans l'édition 1821), nous avons trouvé cet adieu dédié par Robert Burns (l'auteur du Chant des Adieux) à ses Frères de sa Loge, St James's Lodge de Tarbolton.

Il l'aurait composé en 1786, au moment où il préparait un départ pour la Jamaïque - projet auquel il renonça d'ailleurs.

 

La chanson apparaissait déjà dans le recueil Masonic Miscellanies in Poetry and Prose de 1797, où elle occupe les pp. 1-2 et ouvre donc la série des Songs.

 

 L'air Good Night and Joy Be Wi' Ye A' est un ancien air écossais.

 

SONG XXVI.

To the brethren of ST. JAMES'S LODGE, Tarbolton. 

By ROBERT BURNS

Tune, Good night, and joy be wi' you a'.

ADIEU! a heart-warm, fond adieu!
Dear brothers of the mystic tie!
Ye favour'd, ye enlighten'd few,
Companions of my social joy!
Tho' I to foreign lands must hie,
Pursuing fortune's slidd'ry ba',
With melting heart, and brimful eye,
I'll mind you still, tho' far awa'!

Oft have I met your social band,
And spent the cheerful festive night;
Oft, honour'd with supreme command,
Presided o'er the sons of light
And by that hieroglyphic bright,
Which none but Craftsmen ever saw;
Strong mem'ry on my heart shall write
Those happy scenes, when far awa'!

May Freedom, Harmony, and Love,
Unite you in the grand design,
Beneath th' omniscient eye above,
The glorious Architect divine!
That you may keep th' unerring line,
Still rising, by the plummet's law,
Till order bright completely shine,
Shall be my pray'r when far awa'!

And you, farewell! whose merits claim
Justly that highest badge to wear;
Heav'n bless your honour'd, noble name,
To Masonry and Scotia dear!
A last request - permit me here,
When yearly ye assemble a',
One round, I ask it with a tear,
To him, "The Bard that's far awa'!"

CHANSON XXVI.

Aux Frères de la St. James's Lodge, Tarbolton.

Par Robert Burns

Sur l'air de : Good night, and joy be wi' you a'.

ADIEU ! Chaleureux, cordial adieu !
A vous, chers frères du lien mystique !
A vous élus, illuminés,
Mes compagnons de joie sociale !
Si des pays étrangers m'appellent
Suivant les aléas du sort,
C'est le coeur serré, les yeux pleins de larmes,
Qu'à vous encore je penserai, même loin !

Souvent, j'ai salué votre bonne compagnie
Et passé la joyeuse nuit festive ;
Souvent, par les ordres suprêmes honoré,
J'ai présidé sur les fils de lumière
Et par cet hiéroglyphe rayonnant,
Qui est réservé à la vue des seuls Artisans ;
Une mémoire fidèle écrira sur mon coeur
Ces scènes heureuses, quand je serai au loin !

Liberté, Harmonie, et Amour puissent-ils
Vous unir dans le grand projet,
Sous l'oeil omniscient là-haut,
Le glorieux Architecte divin !
Que vous puissiez suivre la ligne sans faille
Qui toujours monte, comme fil à plomb,
Jusqu'à l'ordre lumineux quand il brille pleinement !
Ce sera ma prière, quand je serai au loin !

Et vous, au revoir ! Dont les mérites de plein droit
Justifient de porter cet insigne suprême ;
Que le ciel bénisse votre noble renommée,
A la Maçonnerie et l'Ecosse chérie !
Une dernière prière - permettez-moi,
Quand chaque année vous vous rassemblez,
Une tournée, je le demande une larme aux yeux,
A lui, "Le Barde qui est au loin !"

On trouve en 1821 une autre version de cette chanson dans la revue The American masonic register, and Ladies' and gentlemen's Magazine de Luther Pratt (p. 210). Elle se distingue de la précédente par la présence d'un 5e couplet, adressé aux Soeurs, couplet généralement ignoré (sur les centaines de sites web qui citent le poème, moins d'une dizaine le donnent avec le 5e couplet !) :

And, ye kind-hearted sisters, fair,
I sing farewell to all your charms,
Th' impression of your pleasing air.
With rapture oft my bosom warms.
Alas! the social winter's night
No more returns while breath I draw,
'Till sisters, brothers, all unite,
In that Grand Lodge that's far awa'.
Et vous, soeurs au coeur tendre, belles,
Je chante un adieu à tous vos charmes,
Le souvenir de votre air agréable
De passion souvent me réchauffe le sein.
Hélas la nuit d’hiver en société
Ne reviendra plus tant que j’ai un souffle,
Jusqu’à ce que soeurs, frères, tous s’unissent
En cette Grande Loge qui est si loin.

Merci à Annie R. et à Georges Lamoine pour les traductions.

Nous avons trouvé la partition ci-dessous dans le Craftsman and Freemason's Guide paru à Cincinati en 1854 (pp. 315-6). Elles correspond à celle qu'on trouve ici dans le recueil Masonick melodies de Luke Eastman.
 

On trouve la même partition (mais dans une version à 3 voix masculines, à laquelle correspond le fichier mentionné en haut de page) à la p. 102 du recueil Masonic Harp, qui donne également, sur la page en vis-à-vis (103), et avec la mention air original, une autre partition, laquelle correspond à celle qui figure (n° 16, pp. 30-31) au recueil (1795) de Smollet HOLDEN, A Selection of Masonic Songs.

L'article de Katherine Campbell, Masonic Song in Scotland: Folk Tunes and Community, donne (p. 94) encore une autre partition, utilisant l'air popuaire Guid Nicht and Joy. C'est cette même partition, dans un autre ton, que propose Marie Mulvey-Roberts dans son ouvrage British Poets and Secret Societies (Routledge Revivals), p. 73.

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