L'ésotérisme maçonnique
Ce texte figure aux pages 28-29 du n° 2 de la revue Le Soleil mystique de Marconis de Nègre en 1853. Quoique deux fois baptisé cantique dans le texte par son auteur (à la table des matières, il est par contre désigné comme poésie), il ne nous semble pas nécessairement destiné à être chanté (il n'y a d'ailleurs aucune mention d'air).
Son intérêt principal nous semble résider dans la personnalité de son auteur, totalement oublié aujourd'hui mais dont le courage mérite l'estime.
Ci-dessous, nous en donnons le texte en regard de la gravure qu'il commente.
Les auteurs de celle-ci ne sont pas mentionnés dans ce numéro, mais il nous semble certain que ce sont les mêmes que ceux de la gravure du premier numéro, où il est mentionné que la gravure a été dessinée par le Frère Prévost, sous la direction du Frère Marconis de Nègre, et gravée par le Frère Eugène Gervais. Il suffit de citer les noms de ces deux artistes pour que nous soyons dispensés de faire l'éloge de leur talent.
L'ÉSOTÉRISME MAÇONNIQUE.
A M. le directeur du Soleil Mystique, à propos de la gravure du 2e numéro.
Le Maillet bat midi, c'est l'heure maçonnique ; Qu'à
l'intuition le Chantier se révèle ! Honte à l'oiseau
bavard, fléau de tout mystère, Du Vieillard qui s'endort que
l'Enfant qui s'éveille A la perfection tout noble effort doit
tendre ; Adorons, dans sa nuit,
l'Ame de la Nature La Science, les
Arts, la Gloire et le Génie Il n'est donné de voir sa brillante
auréole
Le Maillet bat midi, c'est l'heure maçonnique ; |
Paris, 28 janvier 1853.
J.-F. Destigny (de Caen.)
L'auteur, Jean-François Destigny était mentionné, dans un article disparu du web, par René Merle comme un poète républicain de Caen connu par sa “Némésis incorruptible”. Un extrait de cette oeuvre, le mauvais riche, a été publié dans Le Globe. On lit le 15 janvier 1833 à la p. 523 du volume 74 de L'Ami de la religion :
et à la p. 275 du Catalogue des ouvrages, écrits et dessins de toute nature poursuivis, supprimés ou condamnés depuis le 21 octobre 1814 jusqu'au 31 juillet 1877 de Fernand Drujon (1879) :
A une page du Globe en 1841, on peut lire son texte intitulé de la Bienfaisance, et à une autre celui intitulé de l'Egoïsme. Mais la suite de son existence semble avoir été moins brillante. On lit en effet ceci aux pp. 320-321 du Tome I des Mémoires du Baron Haussmann, au chapitre consacré à sa préfecture du Var en 1849-50 :
Que devint Destigny par la suite ? Nous savons qu'en 1853 - année du texte ci-dessus - il collabora à la Nouvelle Biographie universelle et dans les années 1860 à l'Atlas Migeon de la Géographie universelle. On trouve également sous sa signature, dans le n° 1 (janvier 1856) des Esquisses de la vie maçonnique suisse (pp. 14-15), un poème intitulé Prologue de la troisième année des Esquisses. |