Le Flambeau du Monde

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Jean-Etienne Marconis de Nègre

Le Soleil mystique est le nom d'une revue maçonnique - très ésotérisante comme son nom le donne à penser - qui ne sortit que 11 numéros, en 1853. Elle se voulait le Journal de la Maçonnerie universelle, sciences, littérature, voyages. Son rédacteur en chef était Jean-Etienne Marconis de Nègre (1795-1868), fondateur en 1838 et Grand Hiérophante du Rite de Memphis, qu'il institua après son exclusion du Rite de Misraïm (lui-même fondé notamment par son père Gabriel-Mathieu). 

La parution s'interrompit quand il entra en procès avec son éditeur.

Chaque numéro était orné d'une gravure. (ci-contre, celle qui, intitulée Esotérisme maçonnique, illustre le premier numéro).

Le recueil des 11 numéros peut être consulté sur Google books

A sa page 280, nous avons trouvé cette chanson du Frère Dechevaux-Dumesnil (et non Duménil comme erronément mentionné).

LE FLAMBEAU DU MONDE.

Air : Nostradamus qui vit naître Henri-Quatre.

Ce jour est grand dans les fastes du monde ;
Le vieil Hiram est sorti du tombeau ;
De purs rayons une gloire l'inonde,
L'homme vaut mieux et le ciel est plus beau ;
De l'alliance il a retrouvé l'arche,
Le mot perdu, l’équerre et le compas.
A nos flambeaux, oui, l'humanité marche,
Nous éclairons, nous n'incendions pas !

Quand du canon gronde la voix d'alarmes,
Quand des fusils la mort rompt les faisceaux,
Notre signal fait abaisser les armes ;
II rend l'espoir dans les mâts des vaisseaux.
Notre patrie est partout où nous sommes, 
Et des deux points de l'immense compas, 
Noms ou couleurs nous sommes tous des hommes, 
Nous éclairons, nous n'incendions pas ! 

Terre, gravite en suivant notre étoile ! 
Elle conduit l'homme à la vérité ; 
C'est notre main qui soulève tout voile , 
Et montre à tous la sainte liberté. 
Mais aux esprits, mesurant les lumières, 
Ou nous disons, ou bien haut, ou tout bas : 
Pour les Maçons tous les peuples sont frères, 
Nous éclairons, nous n'incendions pas ! 

                                                Dechevaux-Duménil

Le deuxième couplet est une proclamation de pacifisme et d'internationalisme.

Le vers Nous éclairons, nous n'incendions pas rappelle la devise de la revue Le Franc-Maçon dirigée par Dechevaux-Dumesnil : Le Flambeau, non la Torche : l'auteur semble donc penser que la maçonnerie est réformiste, mais pas révolutionnaire.

Voir la partition.

On retrouve cette chanson aux pp. 156-7 du recueil d'Orcel de 1867. Mais ici le nom de l'auteur est correctement orthographié (Dechevaux-Dumesnil) et il est précisé qu'il est 30e.

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