Cantique
sur la guerre
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Ce Cantique sur la Guerre provient des pp. 45-7 du recueil d'Honoré. Nous n'en avons pas trouvé d'autre édition.
L'auteur est le Très Cher Frère Le Boux de la Bapaumerie, dont les chansons ont décidément un style bien guerrier.
Voilà en tout cas de quoi battre en brèche l'idée qu'au XVIIIe en Loge, on ne parle pas de politique. On sait bien que cet adage vise surtout la politique intérieure : en matière de politique extérieure, le maçon se devant d'être un bon citoyen fidèle à son Roi, il est normal qu'il l'approuve et le soutienne, même dans ses projets les plus guerriers. C'est ainsi que la guerre américaine fera l'objet d'un soutien massif dans les Loges françaises, et notamment qu'en 1782 la Loge La Candeur lança une souscription pour armer une frégate et l'offrir au roi pour les guerres d'Amérique.
Mais ici la courtisanerie envers la politique royale (nul impôt nouveau ne s'affiche ... Louis ménage ses sujets ... sous la loi d'un bon Roi tout prospère, l'âge d'or revient sur la terre) nous semble quelque peu dépasser les normes usuelles ...
Plus inusuel encore : la flatterie courtisane s'étend à des personnages politiques et militaires tels que Maurepas, mentor de Louis XVI (et considéré comme maçon), assimilé à un habile navigateur (en tout cas meilleur que Palinure), d'Orvilliers (le véritable vainqueur de la bataille d'Ouessant en 1778, mais ensuite le malheureux héros du fiasco de 1779 qui l'amena à la démission) ou d'Estaing (qui avait connu l'un ou l'autre succès aux Iles à mi-1779 ; Le Bihan le donne comme membre en 1786 de la Société Olympique).
Voir ici sur l'air Tôt, tôt, tôt, battez chaud.
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Cantique
Sur la Guerre. Air : Tôt, tôt, tôt, battez chaud, &c.
A la Cour du jeune Louis,
La parque sent qu'elle auroit tort,
Nos implacables ennemis,
Défenseurs de la liberté,
Dorvilliers m'arrache des pleurs,
Où donc étoient tous ces Héros,
Sans le bruit de tous nos hauts faits,
En faveur du meilleur des Rois,
Par le Très Cher Frère le Boux de la Bapaumerie.
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