Les plaisirs des francs-maçons

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Cette chanson longue (10 couplets) est intitulée Les plaisirs des francs-maçons et occupe les pages 102 à 108 de la Lyre maçonne pour les travaux et les banquets (1786) de Le Bauld-de-Nans.

Nous ne l'avons encore trouvée dans aucun autre chansonnier.

Le dernier couplet est, traditionnellement, une invitation à la Santé du Grand Maître, alors que le 4e invitait à la Santé (qui se devait d'être tumultueuse ! ) de tous les maçons.

Le cruel Dieu de la Thrace mentionné au 2e couplet est Mars. Quant au Dieu que l'lndus révère du couplet 3, il pourrait s'agir, d'après le contexte de ce couplet, du dieu hindou Shiva, considéré comme un équivalent de Dionysos. Le cantique joue ainsi, selon une thématique fréquente dans le chansonnier, sur l'ambivalence en maçonnerie du mot canon.

Les vers du couplet 5, Eh ! Peux-tu juger, sans l'être, ce que sont les Francs-Maçons ? rappellent évidemment le célèbre quatrain de Ricaut : Pour le public un Franc-maçon sera toujours un vrai problème, qu’il ne saurait résoudre à fond, qu’en devenant Maçon lui-même. 

Dans cette chanson comme dans d'autres du recueil, l'auteur montre bien qu'il se considère comme un homme des Lumières, un ami de la Nature et de la Raison qui combat les ténèbres et l'erreur, ainsi que comme un maçon Enfant de la Lumière, que les bras de l'Amitié mènent à la Sagesse.

La partition mentionne (au bas de sa première page) que, comme pour plusieurs autres chansons de ce recueil, la musique est l'oeuvre de Concialini. 

             

       

    

LES

PLAISIRS DES FRANCS-MAÇONS.

 

 

 

Accourez, troupe agréable,
Ris enchanteurs, doux Plaisirs :
Présidez à cette table,
Venez combler nos désirs  (bis)
Ne redoutez point nos armes,
Nos Barriques, nos Canons :
Ils annoncent que vos charmes
Règnent parmi les Maçons.

Choeur.

Ils annoncent que vos charmes
Règnent parmi les Maçons.

 2

Du cruel Dieu de la Thrace
Nous ne suivons point les pas :
Parmi nous, rien ne retrace
Les horreurs de ses combats.  (bis)
Loin de désoler la Terre,
Nous en devenons l'appui.
Nous avons des cris de guerre,
Mais c'est pour chasser l'ennui.

Choeur.

Nous avons des cris de guerre,
Mais c'est pour chasser l'ennui.

 3

Du Dieu, que l'lndus révère,
Nous recherchons les bienfaits,
Mais l'Astre qui nous éclaire
Sait modérer nos souhaits.  (bis)
Ainsi que la sage Abeille
Goûte le nectar des fleurs ;
Du jus divin de la treille, 
Nous savourons les douceurs.

Choeur.

Du jus divin de la treille, 
Nous savourons les douceurs.

 4

Parmi l'aveugle Vulgaire
Nos Canons jettent l'effroi :
Aux Enfans de la Lumière,
Des Ris ils dictent la loi.  (bis)
Chargeons ici sans réserve,
Tirons à notre Art Royal.
Profane, écoute : Minerve
Va nous donner le signal.

Choeur.

Profane, écoute : Minerve
Va nous donner le signal.

  On tire avec tumulte pour l'Art Royal

 5

Dans ce bruit, qui du tonnerre
Imite le roulement,
Ici nous faisons la guerre
A son sot aveuglement  (bis)
Tu ne vois pas d'où peut naitre
L'éclat qui suit nos chansons.
Eh ! Peux-tu juger, sans l'être,
Ce que sont les Francs-Maçons ?

Choeur.

Eh ! Peux-tu juger, sans l'être,
Ce que sont les Francs-Maçons ?

 6

Cesse donc un vain murmure,
Et respectant nos secrets,
Vois en nous, de la Nature
Les amis les plus parfaits.  (bis)
Ne ferme plus ta paupière
Aux flambeaux de la raison :
Tu verras à sa lumière
Ce que c'est qu’un Franc-Maçon.

Choeur.

Tu verras à sa lumière
Ce que c'est qu’un Franc-Maçon.

 7

Tu lui donneras la pomme
Sur les Sages si fameux.
Ami sincère de l'Homme,
Il voudrait le rendre heureux.  (bis)
Dans ses repaires funèbres
Nos mains vont presser l'Erreur ;
Et dissiper les ténèbres
Qui te cachent le bonheur.

Choeur.

Et dissiper les ténèbres
Qui te cachent le bonheur.

 8

 De la grandeur de ton être
Le Maçon t’apprend le prix.
Il t'apprend à te connaître,
Il t’arrache à ton mépris :  (bis)
Sur les pas de l'allégresse,
Dans ses leçons de moitié,
ll te mène à la Sagesse
Dans les bras de l'Amitié.

Choeur.

ll te mène à la Sagesse
Dans les bras de l'Amitié.

 9

 Mais laissons là le Vulgaire
Ses préjugés, ses soupçons.
Plaisirs, dans ce Sanctuaire,
Vous n'avez que des Maçons.   (bis)
Chargez nos canons de poudre,
Vous êtes faits à ce Jeu. 
Parlez : plus prompts que la foudre,
Nous allons tous faire feu.

Choeur.

Parlez : plus prompts que la foudre,
Nous allons tous faire feu.

 10

Tirons à notre Grand Maitre,
Il fonda notre bonheur.
Au Monde faisons connaître
Ses travaux, & notre coeur.  (bis)
Nos Canons, pour son éloge,
Vont seconder nos accords.
Faisons feu : Que de la Loge
Tout ressente les transports.

Choeur.

Faisons feu : Que de la Loge
Tout ressente les transports.

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