Carlo Concialini

 

Carlo Concialini (1744-1812) n'est connu des histoires de la musique que comme chanteur (il était castrat). Après de brillants débuts à Venise, il partit en Bavière en 1763, mais fut bientôt (en 1765) engagé par Frédéric II. Fétis lui attribue une belle mise en voix, une grande légèreté, et surtout un trille admirable.

Dans une lettre du 22 juillet 1765 à l'Electrice Marie-Antonie de Saxe, Frédéric II écrit à son sujet : Le public a surtout paru très-content d'un nouvel acteur qui nous est venu de Munich; il se nomme Concialini, et je crois que V. A. R. l'aura peut-être entendu; il a une très-belle voix de soprano et une très-grande étendue, et il joint à une figure avantageuse beaucoup plus d'action que les Italiens n'ont coutume d'en avoir.

Dans sa Lyre maçonne pour les travaux et les banquets (Berlin 1786), Le Bauld-de-Nans précise que l'auteur de la musique de certaines chansons - notamment celles des pages 8, 22, 28, 54, 102, 114 - est L. F. Concialini : 

Ce qui doit se lire Le Frère Concialini, qui était donc aussi compositeur même si ce n'était que d'occasion.

Concialini est aussi le compositeur d'une chanson (Erwartung, d'incipit Wenn einst vom Staube losgerissen) dont la partition figure sous le n° 119 (p. 297) au recueil 1799 de Böheim.

Par un article très approfondi (mais seulement en allemand) de Bernd-Ingo Friedrich sur Concialini, nous savons qu'il était depuis 1765 (moment de son arrivée en Prusse) membre de la Royale York de l'Amitié, qui était précisément la Loge de Le Bauld. Le même article signale d'ailleurs que, coéditeur d'un recueil de chants maçonniques et bénévole pour des concerts de charité donnés par des Loges, il fut un maçon très actif, cofondateur en 1801 de la Loge Luise de Charlottenburg et membre, de 1804 à sa mort, de la Loge Zu den 3 Seraphim.

Par ailleurs, Le Bauld de Nans rapporte que, lors du concert qui accompagna la visite, le 10 juin 1780, de deux Princesses de Prusse à la Loge La Royale Yorck de l'Amitié, le Frère Concialini, Virtuose de la Chambre de Sa Majesté, & dont la voix & la supériorité du chant réunissent les suffrages & l'admiration des connaisseurs, déploya tous le secrets de son art (Jarnowick, Beer et Benda participaient également à ce concert).

Le n° 1/2020 de la revue Hiram du Grand Orient d'Italie contient (pp. 50-61) un article de Giacomo Fornari consacré à Concialini, où l'on apprend qu'il fut pendant deux ans l'organisateur des concerts de bienfaisance de la Loge, ce qui lui valut l'hommage suivant (que le rédacteur a trouvé à cette page du Magazin der Musik de 1784) :

D’Orphée & d’Amphion unissant les talens,
 Concialini fait dans la Germanie
L’honneur de la docte Ausonie ;
Apollon envierait ses sublimes accens.

A ce triomphe seul son ame bienfaisante
De ses rares talens ne borne pas les dons ;
Dans l’asyle des Francs-Maçons,
Il aime a secourir l’Humanité souffrante,
Et lui fait des appuis par ses sages leçons.

De sa tendre amitié, de sa reconnaissance,
Sa loge dans ce monument
Lui donne un faible gage, une faible assurance,
Mais c’est l’expression du coeur, du sentiment,

Au trône de l’Etre suprême,
Victimes du besoin, pour lui portez vos voeux,
Que Concialini vive toujours heureux,
Et son bonheur jaillira sur vous même.

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