Chanson sur la Maîtrise

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Cette chanson, que nous avons trouvée (pp. 46-7) à l'Almanach des francs-maçons pour l'année bissextile 1784, a le même refrain et le même premier couplet que la classique Chanson des Maîtres à laquelle elle renvoie pour l'air, mais tous les autres couplets sont totalement originaux, et l'avant-dernier nous semble particulièrement intéressant :

Rendre à l'homme les droits
Qu'il tint du premier être,
Remettre un contre poids
De l'Esclave à son Maître ;
Connaître le pouvoir
De la Théocratie,
Voilà le vrai savoir
De la Maçonnerie.

Chanson sur la MAITRISE.

Air pag. 19 de la Lire Maçonne.

Tous de concert chantons
A l'honneur de nos Maîtres,
A l'envi célébrons
Les faits de leurs ancêtres.
Que l'éclat de leurs noms
Frappe la terre & l'onde :
Et que l'art des Maçons
Vole par tout le monde.

Choeur.

A l'art roïal, pleins d'une noble ardeur,
Ainsi qu'à ses secrets, rendons hommage,
Tout bon Maçon les garde dans le coeur,
Et de l'ancienne Loge ils sont le gage.

 

Un secret éternel,
Que l'amour doit produire,
Dans ce jour solemnel,
Où je dois vous instruire ;
De nos anciens Maçons
Faisoit le caractère,
Pour suivre leurs leçons, 
Imitez leur mistère.

Choeur. A l'art &c.

 

Dans ces grands monuments
De l'Egypte & de Rome,
Nous prisons les talents
Que l'Univers renomme ;
Mais ils ne guident pas
A notre Architecture,
Qui n'est que sur les pas
De la belle nature.

Choeur. A l'art &c.

 

Rendre à l'homme les droits
Qu'il tint du premier être,
Remettre un contre poids
De l'Esclave à son Maître ;
Connaître le pouvoir
De la Théocratie,
Voilà le vrai savoir
De la Maçonnerie.

Choeur. A l'art &c.

 

Quel plus vaste projet,
Peut former le génie !
Est-il un autre objet
Plus digne de l'envie ?
Mais pour le bien remplir
Il faut le bien entendre ;
Si l'on peut le saisir,
Il ne sauroit surprendre.

Choeur. A l'art &c.

Le troisième couplet mérite également un commentaire : en évoquant les grands monuments De l'Egypte & de Rome, il rappelle un peu la Chanson des Surveillants de Naudot, qui, à la suite du Chant du Maître d'Anderson (de bons monarques d'Egypte, Syrie, Grèce et Rome ont compris la vraie Architecture), nous assurait que :

De l'Art toute la majesté
En Grèce, en Egypte, en Sicile,
A Rome, en France, en cette Ville,
De là fut après transporté.
Aujourd'hui nous passons l'Asie,
Dans la beauté des bâtimens.

mais il en prend un peu le contrepied en affirmant que, si talentueuse soit-elle, toute cette architecture élaborée ne vaut pas celle des maçons, qui n'est que sur les pas de la belle nature :

Dans ces grands monuments
De l'Egypte & de Rome,
Nous prisons les talents
Que l'Univers renomme ;
Mais ils ne guident pas
A notre Architecture,
Qui n'est que sur les pas
De la belle nature.

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