Canzonetta napolitaine en 1750 : Il libero muratore

 Cliquez ici pour entendre la partition ci-dessous, séquencée par Christophe D.

Cette chanson est la deuxième des 4 qui figurent sous le titre CANZONETTA Recitata in Napoli nel dì 21 gennaio 1750 (Cantate interprétée à Naples le 21 janvier 1750) au dernier appendice (pp. 577-9), ajouté par lui, de la traduction par Sperandio en 1873 de l'ouvrage de Clavel, Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie et des sociétés secrètes anciennes et modernes sous le titre Storia della Massoneria e delle societa segrete.

Merci à PG pour la traduction française, réalisée avec succès malgré la difficulté créée par le caractère très ésotérique du texte.



              
               

Il libero muratore

Canzonetta I

Tra le virtù più belle
Del Libero Muratore
Le prime, o mia canzone,
Ora spiegando va.

La fede e il bel silenzio
Fanno i Muratori felici.
Serbiam, serbiam, amici,
Silenzio e fedeltà.

Il nostro augusto Tempio
È il Tempio di Natura,
Non ha confini, o mura,
Tutto é necessità.

Dall'austro all'aquilone,
Dall'orto all'occidente
S'estende, ed é patente
All'egra umanità.

Sopra due basi eterne
S'appoggia il suo gran trono,
E le due basi sono
Virtude e Verità.

Astro di Luce adorno
Tra la virtude e il vero,
Per l'universo intero
I rai spargendo va.

Or questi raggi ardenti
Non son d'eterno sdegno
Figura, immago e segno,
O d'aspra crudeltà.

Ma stenebrando vanno
Di tutto il germe umano
Il vecchio errore insano,
E l'Infelicità.

Son raggi di conforto,
Son raggi di contento,
Son raggi d'ardimento,
Son raggi di pietà.

Si spieghi il grande arcano:
Il vero che si apprende,
Il vero si difende!
E altrui si mostrerà.

Ma per tal uopo, oh quanto
D'alta virtù si chiede:
Ci vuol costanza e fede,
E taciturnità.

Chi é fido alle promesse,
Chi è fido ai giuramenti
Non mai con vani accenti
L'arcano scuoprià

Chi attende il suo travaglio,
Lo fa, ma non lo scuopre;
Ma chi è lontan dall'opre,
Lo dice e non lo fa.

Ergiam, ergiam due Tempj
Al silenzio e alla fede;
Nell'un chi porta il piede,
Per l'altro il porterà.

Pel Tempio della fede
Al Tempio del mistero
L'incognito sentiero
A'saggi s'aprirà.

Non tace mai chi lascia
Di far ciò che promise:
Chi un fallo tal commise,
No, mai non tacerà.

Fede, silenzio, oh quanto
Ornate i miei costumi!
Silenzio e fede, o Numi,
O sante Deità.

A voi l'Egitto e Roma
Dedica Tempj ognora,
A voi consacra e adora
La saggia antichità.

Ma questi Tempj sono
Dell'universo il Tempio:
Lungi, profano ed empio,
Lungi, mortal di qua.

Tu dietro a'vecchi errori,
Tu dietro ai sensi tuoi,
Nel tempio entrar non puoi
Dall'alma eternità.

..mpion, che mai si osserva
In questa augusta sede?
Mira: silenzio e fede,
O gran divinità!

Voi conservate il mondo
Con quell'eterna Legge,
Che benché tutti regge,
Da tutti non si sa.

Siete nel nostro Tempio
In cui l'alma Natura
In segno ed in figura
Tutta compresa sta.

Noi ci chiudiam in voi,
Non voi chiudiam nel Tempio,
Quindi il profano e l'empio
Non mai ci turberà.

Compagni, quante idee
Van per la mente al core;
Ma é pregio del cantore
Chiarezza e brevità.

Ah per quel fosco caos
Che fu l'antico Nume;
Ah per quel chiaro lume
Che ornò la prima età;

Per quanti sono al mondo
Veri e fedel Muratori
Che pugnan qual campioni
Contro la falsità;

Se mai vogliam per sempre
Menare i dì felici,
Serbiam, serbiam, amici,
Silenzio e fedeltà.

Oh dolci nomi, oh nomi
Ignoti agl'infelici!
Serbiam, serbiam, amici
Silenzio e fedeltà.

LE FRANC MAÇON

CHANSONETTE I

Parmi les plus belles vertus
Du Franc Maçon
Oh ma chanson, maintenant, tu vas
En expliquer les premières.

La fidélité et le beau silence
Rendent les Maçons heureux
Gardons, gardons amis
Silence et fidélité.

Notre auguste Temple
Est le Temple de la Nature
Il n’a ni frontières ni murs,
Tout est essentiel.

De l’Auster à l’Aquilon,
De l’Orient à l’Occident
Il s’étend, visible à
L’humanité affligée.

Sur deux bases éternelles
Son grand trône s’appuie,
Et ces deux bases sont
La Vertu et la Vérité.

Astre orné de lumière 
Entre la vertu et le vrai
Dans l’univers entier
Tu répands tes rayons.

Or, ces rayons brûlants
Ne sont pas colère éternelle
Figure, image ou signe
D’une âpre cruauté.

Mais ils dissipent les ténèbres
De tout le genre humain,
L’ancienne erreur insensée
Et le Malheur.

Ce sont des rayons de réconfort,
Ce sont des rayons d’allégresse,
Ce sont des rayons de hardiesse
Ce sont des rayons de piété.

Qu’on explique le grand mystère :
La vérité que l’on apprend,
La vérité se défend !
Et apparaîtra aux autres.

Mais pour ce faire, oh combien
De hautes vertus demande-t-on ;.
Il faut avoir constance et foi,
Et taciturnité.

Qui est fidèle à ses promesses,
Qui est fidèle à ses serments
Jamais par de vains mots
Ne découvrira le secret.

Qui accomplit son travail,
Le fait, mais ne le révèle pas,
Mais qui est loin de l’ouvrage
Le dit, mais ne le fait pas.

Érigeons, érigeons deux temples
Au silence et à la fidélité ;
Qui pose le pied dans l’un
Dans l’autre le posera.

À travers le Temple de la fidélité
Au Temple du mystère
Le chemin inconnu
S’ouvrira aux sages.

Qui cesse de faire ce qu'il a promis 
Ne se tait jamais
Qui commit une telle erreur,
Non, ne sera jamais muet.

Fidélité, silence oh combien
Vous ornez mes habitudes !
Silence et fidélité, oh Dieux,
Oh saintes Divinités.

À vous, l’Égypte et Rome 
Dédient toujours des temples
C’est vous que consacre et adore
La sage antiquité.

Mais ces Temples sont
Le Temple de l’univers :
Loin d'ici, profane et impie, 
Loin d'ici mortel.

Toi avec tes vieilles erreurs,
Toi avec tes sentiments,
Tu ne peux entrer dans le temple
De l’âme éternelle.

Grand homme, qu’observe-t-on
En ce lieu sacré ?
Regarde : silence et fidélité,
Oh grandes divinités !

Vous réglez le monde
Avec cette loi éternelle
Qui bien qu'elle nous gouverne tous,
De tous n'est pas connue.

Vous êtes dans notre Temple
Où Mère Nature
En signes et en figures
Est toute expliquée.

Nous nous enfermons en vous
Nous ne vous enfermons pas dans le Temple,
Aussi le profane et l’impie
Ne nous perturberont jamais.

Compagnons, combien d'idées
Vont de l’esprit au cœur ;
Mais clarté et concision
Sont les qualités du chanteur.

Ah pour le chaos lugubre
Que fut l’antique Dieu
Ah pour la claire lumière
Qui orna le premier âge ;

Pour tous ceux qui dans le monde 
Sont de vrais et fidèles Maçons 
Qui luttent comme des champions
Contre la fausseté ;

Si nous voulons éternellement
Passer des jours heureux,
Gardons, gardons, amis,
Silence et fidélité.

Oh doux noms, oh noms
Inconnus du malheureux,
Gardons, gardons, amis,
Silence et fidélité. 

Enzo Samaritani a créé une partition nouvelle pour ce texte :

 Autres chansons en italien

Retour au sommaire de la Canzonetta de 1750 à Naples :

Retour au sommaire du Chansonnier :