Cantique de Barqui pour la loge Union et Confiance

(Lyon, v. 1846)

 

Ce feuillet est le deuxième des deux qui constituent le document figurant sous la cote YE-54647 au catalogue de la BNF.

Il est intitulé Cantique maçonnique à la Fête d'ordre de St Jean d'été, pour la loge Union et confiance et signé Barqui, Rose-Croix ; il porte la mention Lith. St Côme, 8, Rey-Sézanne (il s'agit manifestement d'une application du procédé d'autographie).

Le cantique traduit tout l'idéalisme de Barqui et son enthousiasme pour la maçonnerie. Le 4e couplet s'adresse à son vieil ami et partenaire Célicourt.

1.

Frères d'Union Confiance,
Je viens sans nulle défiance,
Vous peindre aussi, 
Ce que mon coeur ressent d'ivresse,
En voyant la vive allégresse,
Qui règne ici !
Dans notre temple, où la Maçonnerie
Sait adoucir les chagrins de la vie,
Que notre encens monte vers l'Eternel,
Et qu'un choc fraternel
Lui porte notre amour réel !
Pour que nos coeurs chantent à l'unisson,
Les devoirs et les plaisirs du maçon

Chantons, (bis) Les plaisirs du maçon
Fêtons (bis) les devoirs du maçon.

Choeur.

Oui que nos coeurs chantent à l'unisson,
Tous les devoirs, les plaisirs du maçon. bis

2.

Le vrai maçon doit sur la terre,
sacrifier sa vie entière,
Aux malheureux !
Chacun doit sentir en son âme,
De la vertu la douce flamme,
Brûler pour eux !
De même aussi, lorsque pour la patrie
Vient un danger ; l'honneur alors lui crie,
Vole au combat guidé par l'éternel !
Qu'un courage immortel
Gagne un ennemi fraternel.
Pour que les coeurs chantent à l'unisson
Les devoirs et les plaisirs du maçon.

Chantons ...

3.

Puissent les enfants de la Veuve,
Aux profanes donner la preuve,
Que les vertus,
Qu'inspire la maçonnerie,
Excitent une noble envie,
Chez ses Elus !
Afin qu'un jour, sur les deux hémisphères,
Nous ne voyions qu'un seul, peuple de frères !
Nos voeux alors montant vers l'Eternel,
Par un choc fraternel
Montreront notre amour réel !
Et tous les coeurs diront à l'unisson,
Les devoirs et les plaisirs du maçon.

Chantons ...

4.

au Frère Célicourt

Dans ce jour pour moi plein de charmes,
Où le bonheur tarit les larmes,
Il m'est permis
D'exprimer ce que mon coeur pense,
Et toute ma reconnaissance
à mes amis.
Oui je souffrais, je ne puis vous le taire,
De la froideur d'un ami, d'un bon frère !
Tous vous avez au nom de l'Eternel
Par un choc fraternel
Ranimé notre amour réel !
Aussi nos coeurs pourront à l'unisson
Chanter ici le bonheur du maçon.
Chantons, fêtons le bonheur du maçon (bis)

Choeur.

Oui, que nos coeurs chantent à l'unisson,
Tous les devoirs, les plaisirs du maçon. bis

La loge Union et Confiance

Dans cette page, André Combes signale qu'à la fin de la Monarchie de Juillet la loge lyonnaise Union et Confiance se montre très active et lance régulièrement des souscriptions pour les familles victimes des insurrections.

Fondée le 26.9.1824, elle a publié son Règlement en 1825 et en 1829. Elle avait un chapitre.

 

En 1829, elle organisa un concours sur le sujet De l'état actuel de la Maçonnerie, et déterminer les moyens les plus propres à la faire prospérer et en 1830 elle en accorda le prix à Chemin du Pontès.

Le 6 septembre 1829, elle participa à la fête donnée à La Fayette par les loges lyonnaises, fête où son Vénérable, le Frère Votro, tenait le second maillet.

En avril 1831, elle rassemble 260 francs au profit des Polonais.

En 1851, elle a publié (chez Rey-Sézanne) le compte-rendu de sa fête solsticiale d'été.

Le 25 septembre 1858, elle fut suspendue par décret du Grand Maître, mais elle put reprendre ses travaux le 28 décembre 1869.

En novembre 1872, comme on peut le lire ici, elle remplaça son bijou (à gauche ci-dessous) par un autre (ci-dessous à droite) pour faire disparaître la couronne des précédents.

 

Le chalet, dont un air est indiqué par Barqui, est un opéra-comique (1834) d'Adolphe Adam, dont on trouve ici le libretto. Son air le plus connu, d'incipit Arrêtons-nous ici (scène VI), fut particulièrement à la mode. Est-ce lui qui a inspiré Barqui, même si sa métrique ne semble pas coïncider ?

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